Trop pressé, Mongi Rahoui met la charrue avant les bœufs

Le député et membre du bureau politique du Parti des patriotes démocrates unifié (PPDU), Mongi Rahoui, a appelé le chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi, à la nécessité de repenser le modèle économique et de développement, les finances publiques et la relation entre la Tunisie et ses partenaires.

On appelle cela mettre la charrue avant les bœufs, car Mechichi n’a ni formé son gouvernement ni réussi son “examen de passage” à l’Assemblée, deux étapes indispensables pour parler de mise en place d’un éventuel nouveau modèle de développement.

Dans une déclaration de presse, à l’issue de son entretien avec le chef du gouvernement désigné, à Dar Dhiafa à Carthage, Rahoui a fait savoir que que la rencontre s’est focalisée sur les priorités économiques et sociales du prochain gouvernement ainsi que sur les dossiers restés en suspens comme le chômage, la pauvreté et les disparités régionales.

S’agissant de la composition du futur gouvernement, Rahoui a souligné la nécessité de prendre en considération les actuels enjeux du pays.

Selon lui, Mechichi se trouve face au dilemme de former son équipe gouvernementale sur la base des quotas partisans ou d’opter pour un gouvernement de compétences ayant une expérience politique.

Rahoui a, en outre, appelé le chef de gouvernement désigné, à tenir compte des critères d’intégrité et de transparence dans le choix des membres de son équipe et à accorder une attention particulière aux problèmes sociaux et aux questions relatives à la souveraineté de l’Etat et l’indépendance de la décision nationale.

Dans ce contexte, le député a souligné l’impératif de défendre la neutralité du pays et de le tenir loin de la politique des axes à laquelle certains partis cherchent à l’y entraîner.

Par ailleurs, Rahoui a appelé les partis politiques ayant gouverné après la révolution à admettre leur échec et à ne pas exercer des pressions en vue de participer au prochain gouvernement. Selon lui, Ennahdha, au pouvoir tout au long de la dernière décennie, a mal gouverné et n’a fait que détruire le pays.

Le chef du gouvernement désigné reçoit, mercredi 5 août 2020 au palais de Dar Dhiafa à Carthage, des députés hors groupes (Safi Saïd, Mabrouk Korchid, Yassine Ayari et Fayçal Tebbini).