Mercredi 15 juillet 2020, il est 19 heures à Monastir, plus exactement dans la zone touristique. Nous sommes une trentaine de journalistes dans un bus touristique qui nous ramenait vers Tunis après avoir effectué une excursion maritime qui leur a permis de découvrir la splendeur des îles paradisiaques de Kuriat au large de Monastir,
Soudain, une voiture Mahindra blanche portant l’immatriculation 16 du ministère du Tourisme nous intime de nous garer de côté, comme font souvent les policiers de la circulation ou les douanes ou les gendarmes.
Notre chauffeur obéit aux injonctions d’un monsieur qui se prénomme Fawaz Ben Halima et se présente comme étant « le délégué régional du tourisme à Monastir ».
Il dit au chauffeur de notre bus : tu as roulé en un sens. Etonné, ce dernier lui demande : “où, dans quelle portion de la route ?”
– Fawaz Ben Halima : tais-toi et donne-moi tes papiers.
Le chauffeur s’exécute.
Fawaz Ben Halima regarde les papiers du bus, l’ordre de mission. Constatant qu’ils sont en règle, il lui demande de lui montrer ses papiers à lui. Ce qu’il fit.
Fawaz Ben Halima : mais non, vous n’avez pas le droit de circuler ici à Monastir. Votre zone d’action se limite à Ben Arous…
Ensuite, lorsque le journaliste en charge de cette excursion est intervenu pour comprendre les raisons de cette dangereuse course-poursuite, le monsieur a encore une fois rappelé qu’il est “le délégué régional du tourisme Fawaz Ben Halima“ et qu’il est intervenu de la sorte, parce que le chauffeur du bus n’a pas respecté une plaque de signalisation.
Mais ce qui est choquant dans l’intervention, et ce même si le chauffeur de notre bus avait commis une infraction au code de la route, pourquoi M. Ben Halima a voulu lui-même agir et faire constater cette infraction. A notre avis et jusqu’à preuve du contraire, en Tunisie on a un corps qui s’occupe des infractions au code de la route : la police de circulaire.
Au mieux, M. Ben Halima aurait dû dépasser notre bus et aller informer les agents de la circulation qui étaient postés quelques centaines de mètres…
Par ce geste, ce monsieur a effacé une bonne partie de la quantité de plaisir que nous avons emmagasinée durant toute la journée en mer et sur la petite île Kuriat.
Cet abus d’autorité, pardon cette usurpation de fonction devrait être sanctionnée, pensons-nous, par le ministère du Tourisme, et ce afin d’éviter que d’autres fassent de même.
TB