Tunisie : Ennahdha charge Ghannouchi de négocier le “limogeage” de Fakhfakh

Réuni dimanche, le Conseil de la Choura du mouvement Ennahdha a décidé, lors de sa 41e session tenue à son siège central, à Tunis, de charger le président du mouvement, Rached Ghannouchi, d’entamer les négociations et les concertations nécessaires avec le président de la République, les partis politiques et les forces politiques et sociales afin de décider d’une nouvelle formation gouvernementale.

Dans une déclaration à l’agence TAP, Imed Khémiri, porte-parole du mouvement Ennahdha, a estimé que cette nouvelle formation gouvernementale est “de nature à mettre fin à la crise politique actuelle, aggravée par la situation économique et sociale générée par la pandémie de Coronavirus et par l’éventuelle implication du chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, dans une affaire de conflit d’intérêts”.

“Chercher à former une nouvelle équipe gouvernementale représente la nouvelle position d’Ennahdha à l’égard des conséquences de la pandémie”, déclare Khémiri, estimant que la situation générale en Tunisie ne peut plus supporter davantage de lenteur.

Khémiri a, sur un autre plan, indiqué que la réunion du Conseil de la Choura intervient suite à la demande du bureau exécutif de reconsidérer la position du mouvement à l’égard du gouvernement et de la coalition au pouvoir qui en fait partie.

Les travaux de la 41e session du Conseil de la Choura du mouvement Ennahdha (54 députés) se poursuivent. Les débats sont axés sur un point bien défini: “continuer de soutenir le gouvernement Fakhfakh ou opter pour un retrait de confiance de celui-ci, face à la polémique suscitée par l’affaire de conflit d’intérêts à laquelle Fakhfakh fait face”.

Ennahdha devrait organiser, lundi 13 juillet, une conférence de presse pour annoncer sa position définitive du gouvernement Fakhfakh.

Le mouvement Ennahdha avait fait part, dans une déclaration le 5 juillet, de sa préoccupation à l’égard de “l’état de désintégration” que connaît la coalition gouvernementale et l’absence de “la solidarité requise”. Il s’est, aussi, dit préoccupé par les tentatives de certains de ses partenaires, dans plusieurs occasions, de prendre le mouvement pour cible et de s’aligner avec les forces d’extrémisme politique pour faire passer des choix parlementaires suspects.