L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a exprimé son refus catégorique de toucher aux salaires des travailleurs et des fonctionnaires, selon un communiqué publié, mercredi, par son bureau exécutif.
L’UGTT a exprimé son “étonnement” suite aux déclarations du chef du gouvernement, qui n’a pas exclu la possibilité de réduire les salaires des fonctionnaires, des agents publics et des retraités, sous fond de crise sanitaire, économique et sociale causée par le Coronavirus.
L’UGTT a dénoncé le fait de faire porter les retombées de cette crise et des déséquilibres financiers majeurs aux salariés, estimant que le chef du gouvernement a n’a pas évoqué la question de l’évasion fiscale qui pèse lourd sur l’économie du pays et critiquant “les acteurs financiers influents qui ont, failli à leur responsabilité nationale en tournant le dos aux problèmes que connaît le pays en raison de l’échec des choix politiques et économiques des gouvernements successifs”, selon le communiqué.
La Centrale syndicale a encore souligné la nécessité pour le gouvernement de respecter ses engagements et de mettre en œuvre les accords conclus dont le versement de la troisième tranche des majorations salariales au profit des agents du secteur de la fonction publique.
Le bureau exécutif de l’UGTT a également appelé le gouvernement à respecter les droits des travailleurs garantis par les lois et les statuts, tels que les promotions, les primes etc, appelant à engager des négociations sérieuses en vue de résoudre les dossiers en suspens ainsi que les problèmes sectoriels et régionaux, dont l’accélération de l’application du reste des dispositions de l’accord d’El-Kamour, à Tataouine et de trouver une solution à l’emploi précaire.
L’UGTT a également réitéré son appel en faveur de la révision du salaire minimum garanti, affirmant son attachement à la nécessité d’adopter le projet de loi sur l’économie sociale et solidaire soumis à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP).
Par ailleurs, l’UGTT a exprimé son rejet de “la recrudescence des appels à la violence contre certains activistes et blogueurs ainsi que l’accentuation des restrictions sur les libertés et sur les mouvements de protestation pacifique qui avaient débouché sur des agressions, réaffirmant son attachement au droit de manifester pacifiquement, lit-on de même source.
L’Organisation ouvrière a appelé à maintenir l’institution sécuritaire, à l’écart des conflits sociaux et des différends politiques, mettant en garde contre “le retour aux politiques de répression qui ramèneraient le pays au despotisme et aux réactions violentes”.