La députée et présidente du Parti Destourien Libre (PDL), Abir Moussi, a fait savoir qu’elle a été convoquée par la Brigade anti-terroriste pour audition au sujet de la correspondance qu’elle avait reçue concernant une visite effectuée par des élus du mouvement Ennahdha à des “terroristes” dans les prisons d’El Mournaguia et Borj el Amri.
La ministre de la Justice, Thouraya Jeribi, avait ordonné le 13 juin l’ouverture d’une enquête pénale sur la base de l’article 23 du Code de Procédure Pénale, au sujet de la même affaire.
Lors d’une conférence de presse tenue lundi au siège de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), Abir Moussi a précisé que ladite correspondance qu’elle avait reçue à travers le bureau d’ordre du parlement indiquait que “des parlementaires du mouvement Ennahdha se déplaçaient la nuit aux deux prisons en question pour rendre visite à des terroristes avec la complicité des directeurs des deux prisons et du directeur général des prisons et de la rééducation, moyennant d’importants privilèges”.
La députée du PDL a appelé, dans ce sens, à une enquête sérieuse et transparente pour déterminer la fiabilité de ces donnés et révéler l’identité des élus et des terroristes concernés par ses visites ainsi que les parties qui ont facilité ces visites si elles sont avérées.
Elle a, également, exhorté la ministre de la Justice à ouvrir une enquête administrative concernant les accusations adressées aux directeurs des prisons de La Mornaguia et de Borj el Amri et à présenter un rapport détaillé à cet effet à l’ARP pour faire la lumière sur ce qui se passe réellement.
“Il est du droit des Tunisiens de connaitre ce qui se passe dans les prisons tunisiennes au regard du flou qui entourent le dénouement des affaires terroristes”, a-t-elle affirmée.
Moussi estime que “les prisons tunisiennes connaissent une situation douteuse et suspecte depuis que le dirigeant au sein du mouvement Ennahdha, Noureddine Bhiri avait été nommé à la tête du ministère de la Justice”.
La présidente du PDL a fait part de sa volonté de connaître la vérité et d'”oeuvrer pour le retrait de confiance du président du parlement” Rached Ghannouchi. Il est question pour Moussi de “changer la majorité parlementaire comme première étape dans le but de débloquer la situation au parlement et du paysage politique et entamer ainsi une nouvelle étape”.