Le patrimoine culturel constitue l’un des trois grands axes thématiques du programme “Tounes Wijhetouna” (Tunisie: notre destination) de l’Union Européenne en Tunisie qui s’étalera sur une durée de 6 ans.
Ce programme d’appui à la diversification du tourisme, au développement de l’artisanat et à la valorisation du patrimoine culturel tunisien est doté d’un budget global de 51 millions d’Euros – avec une contribution de l’UE de 45 millions d’Euros, a annoncé le site de la Commission de l’UE en Tunisie.
Une centrale d’expertise est chargée du pilotage et de la coordination globale du programme “Tounes Wijhetouna”, ainsi que les ministères et les opérateurs publics concernés.
“Tounes Wijhetouna” ambitionne de “diversifier l’offre touristique tunisienne en créant des synergies entre les secteurs du tourisme, de l’artisanat, des produits du terroir et du patrimoine culturel”.
Quatres axes d’intervention sont identifiés pour le volet de la valorisation du patrimoine culturel dans l’offre touristique.
Les actions dans ce projet sont axées de la rénovation d’une quinzaine de bâtiments remarquables, l’appui aux porteurs de projets, notamment pour les projets intégrés aux bâtiments rénovés, le réaménagement et la mise en valeur du musée de Carthage (gestion, accueil des visiteurs, muséographie, scénographie) et la mise en place d’un centre d’interprétation valorisant les richesses du site de Carthage auprès du public.
Ce projet est mis en oeuvre par l’agence publique française “Expertise France” active dans la réalisation de “projets qui renforcent durablement les politiques publiques dans les pays en développement et émergents”.
Le projet Patrimoine est mis en œuvre par Expertise France en partenariat avec le ministère français de la Culture. Il bénéficiera au ministère des Affaires culturelles (MAC) et au ministère des Affaires locales et de l’Environnement (MALE).
“Tounes Wejhatouna” sera également orienté vers la diversification et le renforcement de la qualité de l’offre touristique. Un objectif qui se fera à travers le développement du tourisme durable et de segments spécialisés comme l’écotourisme et le tourisme culturel. Ceci devra permettre au tourisme tunisien de se positionner sur les segments haut de gamme, à forte valeur ajoutée, de préserver un environnement fragile et de valoriser l’image de la destination Tunisie.
L’accompagnement de clusters liés à l’écotourisme et au tourisme culturel soutiendra des projets économiques pour valoriser, dans le cadre de circuits touristiques, le patrimoine matériel et immatériel, les produits du terroir, l’agritourisme, le bio-tourisme et surtout l’emploi. Ce projet est mis en oeuvre par la GIZ.
L’axe relatif à l’Artisanat et au design sera mis en œuvre par l’ONUDI. Afin de faire évoluer l’artisanat vers un secteur économique à plus forte valeur ajoutée et développer des avantages compétitifs dans divers corps de métiers dans le pays, plusieurs chaînes de valeur seront appuyées, au bénéfice d’entreprises artisanales, d’artisans et de designers.
Cet appui à des filières sélectionnées pour leur potentiel de création d’emplois et de commerce sur le marché national et international, ira avec la mise en place de centres de support (Hub de design), qui permettront aux acteurs locaux de bénéficier de services d’appui intégrés, notamment en matière de design.
Pour ce qui est du volet culturel, le site de l’agence Expertise France présente les composantes du projet d’appui à la valorisation du patrimoine culturel tunisien qui vise à contribuer à la conservation et à la mise en valeur de sites culturels remarquables afin de diversifier les attraits touristiques de la Tunisie.
Ce projet dont le lancement a eu lieu début septembre 2019 est doté de 16,4 M€ et s’étalera sur 60 mois, lit-on sur le site de l’agence.
Il se divise en deux composantes principales, l’appui à l’appropriation, la préservation et la valorisation des patrimoines bâtis tunisiens ainsi que l’appui à la modernisation du Musée de Carthage et à la valorisation de son environnement.
L’approche méthodologique du projet accordera une attention particulière à l’appropriation des processus par les autorités tunisiennes (définition des critères de sélection des sites à restaurer, processus d’appels d’offre, suivi des travaux, etc.).
Pour la mise en œuvre du projet, Expertise France s’appuiera sur une équipe-projet basée à Tunis qui alliera compétences techniques (architectes, archéologues, muséographes, programmistes, etc.), opérationnelles (coordonnateur/trice de projet), logistiques, administratives et financières (cellule d’appui).
Selon Expertise France, les résultats attendus est la réhabilitation de plus de 15 bâtiments remarquables qui seront reconvertis et restaurés à travers le territoire tunisien, notamment dans les centres anciens.
L’accompagnement des porteurs de projets sélectionnés pour l’occupation des bâtiments réhabilités, sera axé sur la formation des acteurs concourant à l’inventaire, la réhabilitation et la conservation du patrimoine (dans les collectivités locales notamment), la rénovation du musée de Carthage et son environnement immédiat (dont la Place de l’Unesco), ainsi que sur la création d’un centre d’interprétation valorisant les richesses du site de Carthage auprès du public.
Outre le rôle des autorités tunisiennes (MAC et MALE) dans la conduite du projet, Expertise France compte sur l’implication de la société civile qui sera étroitement associée à la mise en œuvre.
L’implication d’associations, ONG et entrepreneurs aura lieu à travers l’accompagnement des porteurs de projets pour la reconversion des sites patrimoniaux et par le biais de la valorisation d’initiatives innovantes (portées par des start-ups notamment) dans le champ culturel et patrimonial.