Le Parti des patriotes démocrates unifié (Ppdu) a dénoncé les tentatives visant à “incriminer la liberté d’expression et les appels aux mouvements de protestation et de manifestation pacifiques pour lesquels le peuple a fait de grands sacrifices”.
“Les appels qui se font de plus en plus pressants pour que les Tunisiens protestent contre la détérioration de la situation et le rendement négatif de toutes les autorités, ont eu pour réponse des actions en justice”, a critiqué le Ppdu dans une déclaration publiée dans la soirée de mardi 5 mai 2020.
Le parti cite dans ce sens “l’affaire dont est saisi le parquet, les poursuites engagées par la police et les menaces lancées par les partis de la coalition au pouvoir”.
Le Ppdu se dit à cet égard “étonné face à la célérité avec laquelle la justice s’est saisie de certaines affaires alors que d’autres dossiers faisant peser de graves menaces à la sécurité du pays sont traités avec une lenteur incompréhensible”. “Doù le risque d’utiliser la justice à des fins de règlement de comptes politiques”, avertit le parti.
Tout en assurant ne pas être concerné par “une polarisation politique trompeuse dont les parties ne présentent aucune différence dans le programme politique, et les orientations économiques et sociales”, le Ppdu affirme “son adhésion à toutes les actions militantes légitimes… pour la réalisation de la souveraineté populaire et la justice sociale”.
Dans une déclaration hier à l’agence TAP, le substitut du procureur de la République et porte-parole du tribunal de première instance de Tunis, Mohsen Dali a indiqué que le parquet s’est saisi de faits portant sur “des appels provocateurs contre les institutions de l’Etat et visant à perturber leur fonctionnement”.
Le ministère public a confié à une unité sécuritaire compétente l’enquête sur ces appels provocateurs sur les réseaux sociaux, a-t-il précisé.
Réuni samedi dernier, le conseil de la Choura d’Ennahdha avait dénoncé ” de nouvelles campagnes médiatiques visant l’expérience démocratique naissante en Tunisie en dénigrant les institutions de l’Etat et les acteurs politiques “.
Dans le même contexte, des députés ont condamné les incitations à la violence et à l’anarchie ciblant les institutions de l’Etat, appelant à l’ouverture d’une enquête à ce sujet.