Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Néji Bghouri, a annoncé, dimanche 3 mai 2020 à Tunis, le lancement du baromètre des médias publics et le report, à fin mai, de l’entrée en activité du Conseil de la presse.
Cette annonce intervient alors que la Tunisie célèbre, aujourd’hui, à l’instar des autres pays du monde la journée mondiale de la liberté de la presse.
Au cours d’un point de presse, le président du Snjt a souligné que le baromètre des médias se veut un observatoire qui aura pour mission d’évaluer le rendement des médias publics et de contrôler leur engagement envers le service public.
” Cet observatoire peut également jouer un rôle de contrôle sur les trois pouvoirs et publier à cet effets des rapports périodiques “, a-t-il expliqué.
S’agissant du Conseil de presse, Bhouri a fait savoir que cet organisme sera créé par le Syndicat avec zéro moyens, dénonçant l’inaction du gouvernement et des autorités publiques.
” Le Conseil de presse, censé lutter contre “les dérives” dans le secteur médiatique, sera opérationnel fin mai 2020 “, a-t-il insisté.
Composé de sept membres, le Conseil aura pour objectif d’instaurer “un journalisme de qualité”, a-t-il ajouté, en marge d’une rencontre avec les médias pour présenter le rapport du Syndicat sur la liberté de la presse en Tunisie.
” Le conseil d’autorégulation fraîchement lancé est notamment chargé de rédiger une charte de déontologie “, a souligné Bghouri, assurant que le Conseil de presse va accompagner, dans un premier temps, les journalistes pédagogiquement. “Mais il pourra ensuite y avoir des avertissements et des blâmes contre les journalistes ayant violé les principes déontologiques”.
Créé par plusieurs organisations comme le SNJT, la Fédération des directeurs de journaux et la Ligue de défense des droits humains, le Conseil de presse est pour l’instant dirigé par un comité provisoire, qui doit mettre en place des règles pérennes.
Sur un autre registre, Bghouri a fait état d’une hausse ” inquiétante ” du nombre d’agressions contre les journalistes, au cours de l’année dernière par rapport aux trois années précédentes.
Le nombre d’agression commise contre les journalistes qui était de l’ordre de 139 s’est élevé à 193, l’année dernière, s’est-il indigné.