La Fédération internationale de football a demandé au Ministère public de la Confédération helvétique (MPC) de poursuivre une enquête visant son ex-président Sepp Blatter alors qu’il avait décidé d’y mettre fin, indique l’organisation, confirmant une information du quotidien Le Monde.
“Nous avons déposé des observations officielles auprès du Ministère public de la Confédération (MPC) plaidant avec vigueur pour une poursuite des investigations”, affirme la Fifa dans un communiqué.
“En effet, la Fifa réfléchit à toutes les options légales permettant de garantir que les personnes concernées soient tenues pour responsables”, poursuit-elle, confirmant un article du quotidien français évoquant une “guerre judiciaire” entre la Fifa et son ancien président.
Le MPC soupçonnait Blatter d’avoir signé un “contrat défavorable à la Fifa” avec l’Union caribéenne de football (CFU) dirigée alors par le sulfureux Trinidadien Jack Warner, radié à vie par la Fédération internationale et inculpé pour corruption par la justice américaine.
Résilié en 2011, ce contrat octroyait les droits télévisés des Coupes du monde 2010 et 2014 à la CFU pour 600.000 dollars (536.000 euros), une somme jugée en-deçà du prix du marché.
En conséquence de “l’inaction de M. Blatter contre la CFU ou M. Warner, la Fifa a subi un préjudice d’un montant atteignant 3,78 millions de dollars (3,48 M EUR)”, soulignait notamment le rapport des enquêteurs.
Pour autant, le MPC a confirmé début avril qu’il n’avait pas l’intention de poursuivre le patron déchu de la Fédération internationale de football, âgé de 84 ans, pour l’octroi de droits télévisés à la CFU, l’un des deux volets de la procédure ouverte contre lui en 2015, pour “soupçon de gestion déloyale et abus de confiance”.