La justice suisse a rejeté trois demandes de récusation de Nasser Al-Khelaïfi, patron du groupe de télévision beIN Media et président du PSG, inculpé dans une affaire de corruption liée à l’attribution de droits TV du Mondial de football.
Dans une décision publiée mercredi par le Tribunal pénal fédéral, la Cour des plaintes indique avoir rejeté les demandes de récusation déposées par Nasser al-Khelaïfi à l’encontre de deux procureurs fédéraux et une procureure fédérale assistante.
“La demande de récusation est rejetée”, a conclu la Cour des plaintes dans un arrêt rendu le 24 mars. Cet arrêt explique que Nasser al-Khelaïfi a demandé la récusation des trois membres du Ministère public de la Confédération (MPC, parquet fédéral) en faisant notamment valoir que “l’audience du 6 décembre 2019 ne lui aurait pas laissé assez de temps pour aborder tous les points qu’il souhaitait”.
Il reproche aussi au parquet fédéral de n'”avoir pas désigné d’expert judiciaire indépendant et neutre concernant la concurrence sur le marché des droits concernés par la procédure pénale” et estime que “les éléments de preuve à décharges offerts spontanément par la défense n’auraient pas été pris en compte”.
La Cour des plaintes a balayé ces accusations, assurant notamment que “tant le requérant que son défenseur ont eu l’occasion de s’exprimer sur les faits et reproches formulés”.
Nasser al-Khelaïfi est poursuivi par le parquet fédéral “dans le contexte de l’attribution de droits médiatiques de différentes Coupes du monde de football et Coupes des Confédérations”. Le dirigeant qatarien a en revanche trouvé un accord amiable avec la FIFA, qui a par conséquent retiré sa plainte pour corruption contre lui.
L’ancien numéro 2 de la FIFA Jérôme Valcke a été inculpé dans le même dossier pour “corruption passive, gestion déloyale multiple et qualifiée et faux dans les titres”. Al-Khelaïfi et un troisième homme, actif dans le domaine des droits sportifs mais dont la justice suisse ne donne pas le nom, sont eux accusés d'”instigation à la gestion déloyale qualifiée commise” par l’ancien secrétaire général de la FIFA. Ce troisième homme, non nommé, est aussi accusé de “corruption active”.
Selon le MPC, Jérôme Valcke, ancien bras droit de Sepp Blatter, a, entre 2013 et 2015, fait usage de son influence pour orienter “en faveur de partenaires médiatiques de sa préférence les processus d’attribution de droits médiatiques, pour l’Italie et la Grèce, de différentes Coupes du monde de football et Coupes des Confédérations de la FIFA dans la période de 2018 à 2030”. Selon le MPC, Valcke a obtenu des avantages indus des deux co-accusés