Les députés critiquent l’usage de la violence contre les contrevenants au confinement et s’interrogent sur les événements de Ras Jedir

Au cours de la séance de dialogue ce mercredi au parlement consacrée à l’audition du ministre de l’Intérieur Hichem Mechichi, les députés ont évoqué les événements survenus au niveau de la zone frontalière avec la Libye à Ras Jedir, la sécurité des policiers et les moyens garantissant leur protection.

Les députés ont également attiré l’attention sur le comportement “violent non justifié” des policiers à l’égard de certains contrevenants aux mesures de confinement sanitaire et abordé l’organisation du corps de métier des délégués.

Nabil Hajji (Bloc démocratique) a indiqué à cet égard que certains policiers ont fait usage de la force “non justifiée” contre un citoyen en le frappant violemment. Intervenant à son tour, le député du même groupe parlementaire Hichem Ajbouni a estimé que les policiers n’ont pas besoin d’une loi pour réprimer les agressions dont ils sont victimes. Pour lui, il faut préserver la dignité de tout tunisien et appliquer la loi en cas de contraventions.

Hichem Ajbouni a appelé dans ce sens à la nécessité de faire la lumière sur certains dépassements commis lors des interpellations de citoyens notamment dans les postes de police, estimant toutefois qu'”il ne s’agit pas d’une politique systématique mais de cas isolés”.

Le député Jemmali Bedhiafi (groupe Al Mostaqbal) a exhorté les policiers à faire preuve de souplesse à l’égard des citoyens, insistant, en même temps, sur la nécessité de garantir aux policiers tous les moyens nécessaires à leur protection.

De son côté, le député Abdellatif Alaoui (Coalition al-karama) s’est interrogé sur “la campagne virulente menée contre certains blogueurs et l’indulgence envers d’autres”.

La députée Abir Moussi (Parti destourien libre) a appelé à la nécessité de faire preuve de plus de rigueur envers les crimes électroniques, faisant remarquer que le ministère de l’Intérieur procède de manière sélective sur cette question. Elle a également demandé plus de détails sur le nombre des personnes de retour des zones de conflit lors des opérations de rapatriement des Tunisiens bloqués à l’étranger.

Sur les événements survenus au niveau du poste frontalier avec la Libye à Ras Jedir (délégation de Ben Guerdane, Médenine), le député Imed Khémiri (Ennahdha) a demandé des précisions sur ce qui s’est passé dans cette région ainsi que des éclaircissements sur l’opération terroriste survenue dans les Berges du Lac.

La députée Nesrine Laamari (Bloc la Réforme) a déploré la “scène de chaos” à Ras Jedir, s’interrogeant si les événements se sont déroulés sur le territoire tunisien ou libyen. Elle s’est interrogée également sur l’avancement des enquêtes concernant les personnes de retour de Turquie dans le cadre des vols de rapatriement.

Le député Foued Thameur (groupe Qalb Tounes) a estimé, quant à lui, qu’il fallait prendre des mesures drastiques pour éviter “la mascarade” de Ras Jedir et garantir aux tunisiens des conditions dignes pour regagner le pays.

Pour ce qui concerne le corps des Omda et des délégués, Hassouna Nasfi (groupe de la Réforme) a jugé que les Omda ont porté le poids d’une insoutenable responsabilité dans les régions face à une foule de citoyens mécontents.

Sur la même question, le député Hatem Mliki (bloc National) a indiqué qu’un délégué a été limogé pour suspicion de spéculation dans la distribution de semoule alors qu’il a été innocenté par la justice. Pour lui, ce corps de métier est en situation de précarité et de non-organisation.