Tunisie : La guerre entre les conditionneurs d’huiles subventionnées et l’ONH atteint des sommets

La guerre est désormais déclarée entre l’Office de l’huile et les conditionneurs d’huiles subventionnées. Mais selon différentes sources, ce différend ne date pas d’hier, au pluôt il remonterait au mois de janvier dernier.

Les conditionneurs accusent, depuis plusieurs mois donc, l’Office national de l’huile d’être à l’origine de l’arrêt de leurs activités et de la pénurie totale dans le pays en huile végétale subventionnée dont le prix du litre est fixé à 900 millimes.

Selon eux, l’ONH ne les a pas approvisionnés en matière première depuis le 25 janvier dernier, pour pouvoir produire l’huile végétale subventionnée, et ce parce qu’il n’aurait pas payé les fournisseurs étrangers ou tunisiens avec lesquels il travaille.

Les accusations se sont multipliées ces derniers jours après le dévoilement de l’énigmatique affaire du navire chargé d’huile végétale, qui serait resté ancré un mois au port de Sfax sans être déchargé, nous dit-on. Ce retard, qui aurait coûté à l’Etat 15 000 dollars d’amendes journalières…

Ceci prolonge la pénurie constatée dans le pays au grand dam des pauvres citoyens qui ne parveniennent pas à trouver ce produit de première nécessité dans les commerces, ce qui les oblige de se rabattre sur les huiles disponibles sur les étals, qui coûtent au moins quatre fois plus.

Le fait que les conditionneurs n’aient pas été approvisionnés en matière première bien que le déchargement du navire bloqué à Sfax ait commencé depuis quelques jours, a été la goutte qui a fait déborder le vase de la patience des conditionneurs.

Ces derniers se disent convaincus que l’ONH, à travers certains de ses responsables, est impliqué dans le blocage de la production de l’huile subventionnée pour servir les intérêts des lobbys des producteurs des autres types d’huile alimentaire.

Ils estiment, dans ce sens, que le prolongement de la pénurie en huile végétale subventionnée dans le pays est voulu pour obliger les consommateurs à se rabattre sur les autres huiles végétales disponibles dans les commerces bien qu’elles coûtent au moins quatre fois plus.

Furieux face à des pratiques qui bloquent leurs activités et qui pénalisent les pauvres citoyens, les conditionneurs vont, semble-t-il, présenter ce dossier dans les prochaines heures devant l’Instance nationale de lutte contre la corruption, avant d’attaquer l’ONH devant la justice.