“Tout patient tunisien a le droit de bénéficier d’un lit de réanimation, dans n’importe quel hôpital du pays”, a déclaré, jeudi, le ministre de la Santé Abdellatif Mekki, à Sousse, niant les informations ayant circulé faisant état d’un refus d’admission de la part de l’hôpital universitaire de Médenine, d’une patiente de l’hôpital régional Sadok Mokaddem à Djerba.
En marge de l’inauguration d’une unité hospitalière d’urgence destinée à recevoir les patients atteints par le Coronavirus à l’hôpital universitaire Sahloul à Sousse, Mekki a indiqué que la patiente qui était hébergée à l’hôpital régional de Djerba, a été transférée par ambulance à l’hôpital universitaire Habib Bourguiba de Sfax, en raison de l’indisponibilité d’un médecin de réanimation à l’hôpital Universitaire de Médenine.
L’hôpital universitaire Habib Bourguiba à Médenine, avait publié hier, mercredi, un communiqué de clarification, indiquant que la non admission de la patiente en question est dû à la disponibilité d’un seul médecin spécialiste en réanimation, parti en congé à partir de Jeudi 16 avril 2020, ajoutant que l’unité Covid-19 de l’hôpital de Médenine prend en charge uniquement les patients des régions de Médenine nord, Médenine Sud, Sidi Makhlouf, Beni Khedache et Boughrara, comme mentionné dans le procès-verbal de la commission scientifique, à la date du 26 mars 2020 dont le ministère de la Santé a reçu une copie, selon le communiqué.
Par ailleurs, le président de la Chambre nationale des cliniques privées, Boubaker Zakhama, a déclaré que les cliniques privées mettent à la disposition du ministère de la Santé, 400 lits répartis entre 150 lits de réanimation et 250 lits de prise en charge des patients, afin de soutenir les efforts de l’Etat dans la lutte contre la propagation du virus.
Zakhama qui s’est exprimé lors d’une séance d’audition tenue, jeudi par la commission parlementaire de la santé et des affaires sociales, à travers les réseaux sociaux, a affirmé que les cliniques privées prendront en charge les frais d’hébergement et l’usage des équipements médicaux, au profit des patients qui leurs seront dirigés par le ministère de la Santé.
Il a rappelé que la Chambre nationale des cliniques privées avait fourni au ministère de tutelle une liste des cliniques privées prenant part au soutien des efforts de l’Etat dans la lutte contre le Coronavirus, ayant causé jusqu’à présent, 35 décès et 780 contaminations, selon les chiffres du ministère de la Santé publiés, hier mercredi.
Les interventions des députés au cours de cette session ont porté sur l’absence d’un cadre juridique autorisant les cadres médicaux et paramédicaux des cliniques privées à soutenir les efforts des équipes médicales des hôpitaux publics, appelant à la publication, en urgence, d’un décret portant organisation des domaines de coopération entre les deux secteurs.
Certains députés ont également évoqué le manque de matériel de protection dans les cliniques privées, tandis que d’autres ont souligné la nécessité d’imposer des mesures exceptionnelles qui obligent les cliniques privées à porter secours aux patients contaminés par le virus, au vu de la conjoncture peu ordinaire par laquelle passe le pays.
Il convient de noter que les cliniques privées ont récemment revu leurs tarifs à la hausse. Une majoration que Zakhama a justifié dans des déclarations aux médias, par ” l’augmentation des prix du nouveau matériel de protection, utilisé pour la première fois avec l’émergence du Covid-19.