Le chef de service de médecine légale de l’hôpital Charles Nicolle à Tunis, Moncef Hamdoun, a déclaré, lundi 6 avril, que l’inhumation des personnes décédées des suites du coronavirus dans des cimetières ordinaires ne peut en aucun cas être une source de contamination.
Dans une déclaration à la TAP, Hamdoun a indiqué que l’enterrement des victimes du Coronavirus, assuré par des agents municipaux, s’opère dans des tombes de 3 mètres de profondeur et ne nécessite pas de creuser plus pour le reste des tombes, soulignant l’absence de tout risque de contamination des personnes vivantes après l’enterrement des défunts.
” Le processus d’enterrement des victimes du Coronavirus se déroule en l’absence des familles des défunts, à l’exception de deux ou trois membres au maximum, et sans lavage mortuaire des dépouilles par crainte de transmission du virus par le toucher ou à travers l’eau “, selon Hamdoun.
Il a souligné que les agents municipaux chargés de l’enterrement portent des combinaisons de protection qui sont jetées immédiatement après l’achèvement du processus, faisant savoir que le corps du défunt est mis dans un sac et transporté dans un véhicule qui sera entièrement stérilisé au terme de l’opération.
La déclaration du chef de service de médecine légale intervient en conformité avec le communiqué publié récemment par un groupe d’enseignants de l’Université Zitouna, portant sur le rituel de lavage mortuaire et d’enterrement des victimes du Coronavirus selon lequel les familles des défunts ne doivent pas assister à l’enterrement pour éviter tout risque de contamination.
Ils ont appelé à placer les dépouilles dans des sacs conçus à cette fin, notant que les défunts peuvent être enterrés dans leurs cercueils qu’ils soient métalliques, en bois ou autre tant que cela évite la transmission du virus, soulignant que l’enterrement doit s’effectuer dans les cimetières musulmans et que personne ne doit s’y opposer, d’autant que l’opération se déroule sous la supervision des services compétents.
A noter qu’un certain nombre de citoyens de la région de Mjez El Beb relevant du gouvernorat de Béja, avaient opposé un refus à l’enterrement d’une victime du Coronavirus dans l’un des cimetières de la ville.
Un certain nombre d’habitants du gouvernorat de Bizerte se sont, également, opposés à l’enterrement d’une femme victime du virus, craignant la contamination, ce qui a conduit les autorités à recourir à la force publique pour pouvoir l’enterrer.