Avec Mohamed Ali Habachi disparaît un pilier du Journal de la radio et de la télévision nationale. Celui de ses origines et de sa première génération. Il en fut la cheville ouvrière, le premier artisan de son organisation et le rayonnant inspirateur de l’esprit de compagnonnage qui fut et reste le sien.
Mohamed Ali Habachi était un journaliste exceptionnel. Par son talent, qu’il dévouait à la réussite collective. Et par un sentiment très vif de l’honneur, qui dirigeait son jugement patriotique et professionnel. La loyauté, la droiture, les exigences morales, une pudeur virile côtoyaient l’humour vigilent du solitaire convivial, du gentilhomme démocrate, de l’écrivain érudit.
En plus de collaborer à plusieurs journaux et revues comme « L’Action », « Al Batal », « Al Hurria », « Al Amal », « Le Temps », il vouait un culte pour l’histoire. « Princes et princesses husseinites. Une autre histoire », « Les Tunisiens. Origines des noms de famille », « L’ère des Beys et l’Etat bourguibien », « Les Sahéliens. L’histoire », « Arouch Tounes. Les tribus de Tunisie : des origines au démantèlement », furent ses principaux ouvrages.
Dans le sanctuaire de son bureau d’écrivain, où maladie n’avait en rien altéré sa vitalité spirituelle, il considérait sa mort avec hauteur et sérénité. Dans un air, en somme, où il aura toujours vécu.
Pour ses très nombreux amis, le 14 février 2020 fut un jour de tristesse. Nous exprimons à sa famille notre affectueuse et profonde compassion.
Mohamed Habib Salamouna, prof de français