Plus de 140 enfants tunisiens sont actuellement bloqués dans les zones de conflit armés en Syrie (104) et en Libye (36) et vivent dans des conditions inhumaines et risquées, selon les statistiques de l’Observatoire des droits et des libertés en Tunisie.
Lors d’une conférence de presse tenue mercredi à Tunis, Anouar Awled Ali, président de l’observatoire a signalé que les chiffres parvenus à l’observatoire indiquent que les enfants tunisiens bloqués en Syrie sont 58 filles et 46 garçons et sont dans leur majorité (88) âgés de moins de 13 ans sachant que 78 d’entre eux sont nés en Syrie.
L’intervenant a ajouté que 65% des parents de ces enfants sont des Tunisiens qui sont décédés, 25% sont dans les prisons et 5% ont été rapatriés et sont actuellement dans les prisons tunisiennes.
D’après la même source, le nombre total des enfants dépasserait les 200 en l’absence d’informations précises et officielles puisque les chiffres disponibles parviennent des familles des enfants qui vivent en Tunisie.
S’agissant de la situation en Libye, l’intervenant l’a qualifiée de meilleure qu’en Syrie puisque les 36 enfants sont dans les prisons libyennes avec leurs mamans sachant que 9 d’entre eux ont été rapatriés en Tunisie grâce aux efforts de l’Etat tunisien qui restent, selon lui, insuffisants puisque l’enfant n’est en aucun cas responsable des actes de ses parents.
En outre, le président de l’observatoire a signalé que la majorité des enfants qui se trouvent en Syrie vivent dans des camps dans des conditions difficiles faisant remarquer que 3 bébés âgés de moins de deux ans sont récemment décédés en raison du froid et de la famine.
Dans ce contexte, il a exprimé sa crainte d’enregistrer de nouveaux décès ou d’éventuels cas d’exploitation sexuelle ou de traite humaine de la part des organisations terroristes.
A cet effet, le président de l’observatoire des droits et des libertés a appelé l’Etat Tunisien à assumer ses responsabilités et à mettre en œuvre les conventions internationales en rapport avec l’enfance outre l’application du droit de rapatriement de tous les Tunisiens comme stipulé dans la constitution.
Il a aussi appelé le nouveau gouvernement à traiter ce dossier avec beaucoup d’humanité et de courage en formant des commissions gouvernementales, parlementaires et médiatiques pour visiter les camps et les prisons où se trouvent les enfants tunisiens afin de se rendre compte de la gravité de la situation.
Pour sa part, l’ancien membre et vice-président de la commission des droits des enfants à l’organisation des Nations Unies, Hatem Kotrane a indiqué que les enfants qui sont bloqués dans les zones de conflit doivent être traités en tant qu’enfants et non en tant qu’adultes et ce, conformément à la législation internationale tout en œuvrant à les réintégrer.