L’ex-président de la fédération de football du Ghana, Kwesi Nyantakyi, a été inculpé mercredi d’escroquerie à Accra, après avoir été mis en cause par une enquête journalistique qui avait révélé la corruption à grande échelle dans le monde du football ghanéen et africain.
Dans le documentaire d’investigation “Number 12”, sorti en juin 2018, une équipe sous l’égide du célèbre journaliste d’investigation ghanéen Anas Aremeyaw Anas avait piégé en caméra cachée des dizaines d’arbitres ghanéens et du continent, ainsi que plusieurs dirigeants de la Fédération ghanéenne, dont son président, en leur promettant des pots-de-vin.
Kwesi Nyantakyi avait dû démissionner dans la foulée de la diffusion de ces révélations explosives, qui avaient failli mener à la dissolution de la Fédération ghanéenne (GFA), avant que la Fifa et les autorités ghanéennes ne trouvent un accord, via la mise en place d’un comité de normalisation de la GFA.
Kwesi Nyantakyi a plaidé non coupable devant la Haute cour d’Accra. Il a été mis en liberté après le versement d’une caution de 167.000 euros. Le procès doit se poursuivre le 25 mars.
Dans une scène du documentaire, Kwesi Nyantakyi se voit invité dans un “pays du Moyen-Orient” pour négocier avec un riche investisseur qui lui propose de “sponsoriser” le football ghanéen après lui avoir offert 65.000 dollars.
Le contrat juteux s’élèvera à 15 millions de dollars, lui promet le faux homme d’affaires, lui réservant une part personnelle de 4,5 millions de dollars.
Le scandale avait secoué le Ghana, où le football est le sport national et qui se targue d’être une démocratie stable dans une région souvent agitée.
Kwesi Nyantakyi avait déjà été interdit à vie de toute activité liée au football par la justice interne de la Fifa, qui l’avait aussi condamné fin 2018 à s’acquitter d’une amende de 500.000 francs suisses (environ 440.000 euros) pour des faits de corruption.