La Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (Haica) a mis en garde, mercredi 29 janvier, contre le danger de l’instrumentalisation du discours religieux extrémiste dans le but d’inciter contre l’instance ainsi que les membres de son conseil.
Cette incitation, selon la Haica, est l’œuvre de “personnes connues depuis le début de la révolution par leur recours aux discours de haine et d’incitation à la violence, tout en s’appuyant sur leur double qualité partisane et religieuse à cet effet, ce qui menace l’intégrité et la sécurité des membres de l’instance”.
Dans une déclaration rendue publique mercredi, la Haica a assuré que toutes les décisions prises par son conseil sont conformes aux dispositions légales stipulées par le décret-loi n°2011-116 du 2 novembre 2011.
“Les campagnes de dénigrement contre la Haica ne sont que des tentatives pour occulter l’ampleur des dépassements et des violations criantes de la loi organisant la communication audiovisuelle”, estime l’instance en charge de la régulation de l’audiovisuelle.
La Haica a salué les positions des syndicats, des associations, des organisations nationales et internationales qui la soutiennent contre les tentatives qui la visent.
“Ces positions nous incitent à poursuivre notre travail dans le cadre du respect des lois et à jouer le rôle qui nous revient pour bâtir une société civile démocratique”, indique le texte de la déclaration.
L’instance a appelé tous les pouvoirs publics, Parlement, Présidence de la République, Présidence du gouvernement, pouvoir judiciaire à assumer leur responsabilité dans la prolifération de ce genre de discours, surtout que les plaintes portées contre leurs auteurs n’ont pas été examinées jusque-là.
La Haica a, également, appelé à hâter la promulgation d’une nouvelle loi pour l’audiovisuel à même de garantir la mise en place d’une instance de régulation indépendante vis-à-vis de toutes les composantes et partis politiques.
La déclaration de la Haica intervient suite à une campagne de dénigrement orchestrée par certains élus, et dont elle est la cible. Il s’agit précisément des propos “takfiristes” du parlementaire Ridha Jawadi postés sur sa page Facebook le 24 janvier 2020, visant l’instance et le membre de son conseil Hichem Snoussi. Les propos en question présentent la Haica comme étant une structure qui exerce des actions méprisantes contre tout ce qui a trait à l’islam et au Saint Coran.
Il est également question des propos dénigrant le président de la Haica et ses membres, tenus par le parlementaire Said Jaziri et diffusés par la radio “Quran Karim” (diffuse sans licence) à la date du 13 janvier 2020.