Le président du Conseil de la Choura du mouvement Ennahdha, Abdelkrim Harouni, a déclaré que “la concertation du chef du gouvernement désigné, Elyes Fakhfakch, avec les parties annoncées uniquement est insuffisante pour la formation d’un nouveau gouvernement”.
Il a appelé le chef du gouvernement désigné à élargir ces concertations aux divers blocs parlementaires.
Lors d’une conférence de presse, lundi, au siège du mouvement, Harouni a estimé que le gouvernement Fakhfakh est appelé à entreprendre des réformes et prendre des décisions, loin des clivages politiques, mettant l’accent sur l’importance de la concertation avec les différentes parties sans exclusion, pour l’intérêt de la Tunisie.
Selon Harouni, le gouvernement d’union nationale est la seule solution pour le pays face aux difficultés économiques et sociales rencontrées et suite au rejet par le parlement du gouvernement Jemli.
Un gouvernement de 3 ou 4 partis politiques ne réussira pas et tombera inévitablement au moindre différend entre deux partis, a-t-il estimé.
Le président du Conseil de la Choura a souligné le souci d’assurer une plate-forme politique au prochain gouvernement lui permettant d’exécuter son programme et de répondre aux attentes des électeurs.
“Le chef du gouvernement désigné tire sa légitimité du Parlement et non de la popularité du président”, a-t-il fait observer, jugeant nécessaire pour Elyes Fakhfakh de former son gouvernement dans le respect de la constitution et des prérogatives du parlement.
Il ne s’agit pas de choisir un premier ministre auprès du président de la République, a-t-il tenu à préciser, rejetant la notion d’un “gouvernement du président”. Quiconque veut former un gouvernement devrait s’adresser au Parlement”, a soutenu le président de la Choura.
Sur un autre plan, il a indiqué que la demande formulée par le Conseil de la Choura au bureau exécutif du mouvement de se tenir prêt à tous les scénarios, dont notamment l’organisation d’élections anticipées, ne constitue aucunement une menace à l’égard de qui ce soit, mais plutôt une mesure appliquée dans les traditions démocratiques.
Concernant la participation ou non au prochain gouvernement, au cas où le chef du gouvernement désigné campe sur sa position en éloignant certaines parties des concertations, Harouni a déclaré que “le mouvement Ennahdha poursuivra les concertations et appellera à tous les acteurs y compris Qalb Tounes.
La décision finale, a-t-il poursuivi, demeure entre les mains du Conseil de la Choura qui est en réunion ouverte depuis dimanche.
Réuni dimanche, le Conseil de la Choura a recommandé au bureau exécutif du parti de se préparer à tout imprévu y compris l’éventualité d’élections anticipées.
La réunion dimanche du Conseil de la Choura s’est focalisée sur la discussion de la position du mouvement, à l’issue de la désignation d’Elyes Fakhfakh pour former le gouvernement.
Fakhfakh avait déclaré, vendredi dernier, avoir entamé la constitution du soutien politique du futur gouvernement en comptant sur les parties qui ont voté lors du deuxième tour de l’élection présidentielle en faveur des valeurs défendues par le président Kais Saied.