Elyes Fakhfakh est en quête d’une légitimité qui lui fait défaut” ( Abderrazek Mokhtar)

“L’insistance d’Elyes Fakhfakh à vouloir former une coalition gouvernementale sur la base des résultats du deuxième tour de l’élection présidentielle ainsi que sur les valeurs véhiculées par Kais Saied est le signe qu’il est en quête d’une légitimité qu’il n’a pu conquérir par les élections et d’une couverture politique qui lui fait défaut jusqu’à présent”, a estimé le constitutionnaliste Abderrazek Mokhtar.

Dans une déclaration accordée samedi à l’agence TAP, le juriste a commenté la conférence de presse du chef du gouvernement désigné en postulant que Fakhfakh implique d’une certaine manière le président de la République dans la formation du gouvernement, alors que Kais Saied avait assuré dans une déclaration à l’issue de la désignation de Fakhfakh, que le futur gouvernement ne sera pas le gouvernement du président (sic).

Il a, également, fait observer que Fakhfakh avait essayé en faisant part de son intention de travailler à partir du programme électoral du président Saied, d’ “imposer l’option du président sur le parlement”.

“Fakhfakh parle au nom du président de la République et cette question nécessite d’être mise au clair par Kais Saied. Le silence de ce dernier confirmera implicitement que c’est le gouvernement du président”, a indiqué Abderrazek Mokhtar.

En choisissant cette orientation, a-t-il ajouté, le chef du gouvernement désigné cherche à ce que le président de la République soit “un protagoniste actif” dans la formation du gouvernement.

Mokhtar a déploré les propos de Fakhfakh qui pourrait diviser les Tunisiens, à même de faire revivre les tensions de la période électorale, notamment entre ceux qui ont voté pour Kais Saied et ceux qui n’ont pas voté pour lui.

“Il eut fallu du tact politique pour éviter de séparer les Tunisiens, puisque le pays a déjà dépassé la période électorale. Fakhfakh aurait du endosser un rôle d’arbitre et de rassembleur de tous les Tunisiens”.

Elyes Fakhfakh avait déclaré, vendredi, qu’il ne voyait ni Qalb Tounes, ni le Parti Destourien Libre dans les concertations pour la formation du futur gouvernement.