Que signifie Noël pour les Chrétiens ?

Noël est la fête chrétienne qui célèbre la naissance de Jésus de Nazareth au moment du solstice d’hiver : touchée par la déchristianisation moderne elle s’est transformée en fête populaire déconnectée de son fondement religieux pour le plus grand nombre.

Instituée le 25 décembre au ive siècle et diffusée par la christianisation progressive de l’Europe et du bassin méditerranéen, cette fête de la nativité prend peu à peu la place de différentes fêtes liées au solstice d’hiver (fête celtique de Yule, fête de Mithra, Saturnales romaines…). Le Christ étant présenté comme le « soleil de justice » d’une nouvelle ère, sa naissance ouvre l’année liturgique chrétienne lors d’une messe de minuit ritualisée.

Le récit évangélique de la naissance de Jésus sert de base pendant des siècles à une grande richesse artistique (peinture, sculpture, musique, littérature) que renforce la diffusion populaire de la crèche au xiiie siècle, mais les ferments d’autres traditions liées au solstice ne disparaissent pas totalement. C’est ainsi que le sapin germano-nordique, signe d’une nature vivante malgré l’hiver, est honoré à partir du xvie siècle et gagne même les églises. Le sapin de Noël s’imposera comme symbole de la période des fêtes de fin d’année parallèlement à la déchristianisation de l’Europe à l’époque moderne.

La tradition du père Noël qui se mondialise au xxe siècle complétera cette évolution qui a transformé la fête chrétienne en fête laïque des enfants, des familles et des cadeaux.

 

Avant la christianisation de l’Occident, une fête appelée Dies Natalis Solis Invicti, « jour de la naissance du soleil invaincu » avait été fixée au 25 décembre par l’empereur romain Aurélien en 274, comme grande fête du culte de Sol Invictus (le soleil invaincu). Aurélien choisit ainsi une date proche du solstice d’hiver, correspondant au lendemain de la fin des traditionnelles Saturnales romaines mais aussi au jour où la naissance de la divinité solaire Mithra est fêtée. Aurélien souhaite en effet unifier religieusement l’empire, en choisissant cette date il contente les adeptes de Sol Invictus et du culte de Mithra tout en plaçant la fête dans la continuité des festivités traditionnelles romaines.

 

La première mention d’une célébration chrétienne à la date du 25 décembre a lieu à Rome en 336. Le christianisme devient ainsi à son tour un des cultes et religions de l’Empire romain célébrant une festivité pendant cette période de l’année. L’anniversaire de la naissance de Jésus étant inconnu, il est très probable que le 25 décembre ait été choisi afin d’adopter les coutumes liées à cette date « en leur donnant un sens nouveau ». D’autre part, selon certains, il est possible qu’un texte attribué à Hippolyte de Rome en 204 ait inspiré le choix de la date.

 

La célébration de Noël en tant que jour de naissance de Jésus de Nazareth a conduit à la christianisation progressive de certaines traditions liées à la fête de Sol Invictus. À la suite de l’édit de Thessalonique interdisant les cultes païens, la fête de Noël chrétienne (du latin Natalis) devient l’unique festivité romaine a pouvoir être célébrée le 25 décembre et se diffuse dans l’empire dont le christianisme est devenu l’unique religion officielle. Après la chute de l’Empire romain d’Occident, la fête de Yule est remplacée de la même manière lors de la christianisation des peuples germains et scandinaves. Noël devient une des fêtes chrétiennes les plus importantes durant la période médiévale et est diffusée dans le reste du monde lors de la colonisation et de l’occidentalisation contemporaine. Néanmoins, sa célébration n’étant pas exigée par des sources bibliques et conservant toujours de nombreux éléments païens, elle est rejetée par certains groupes chrétiens comme les Témoins de Jéhovah, l’Église de Dieu restaurée15, ou les Églises chrétiennes de Dieu (Christian Churches of God).

 

Aujourd’hui, la fête de Noël s’est fortement sécularisée et n’est plus nécessairement célébrée comme une fête religieuse. Le jour de Noël est férié dans de nombreux pays ce qui permet le regroupement familial autour d’un repas festif et l’échange de cadeaux. Le second jour de Noël (26 décembre) est également un jour férié dans plusieurs pays du nord de l’Europe (Pologne, Royaume-Uni, Pays-Bas, pays scandinaves) ainsi qu’en France, dans les trois départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle. Cela permet également la participation aux messes de Noël pour ceux qui célèbrent la fête sous sa forme religieuse. Après Pâques, Noël est en effet la deuxième fête la plus importante du calendrier liturgique chrétien (la Nativité du Seigneur est une des Douze Grandes Fêtes). Noël est une des trois Nativités célébrées par l’Église catholique, les deux autres étant celle de Jean le Baptiste, le 24 juin, et celle de Marie, le 8 septembre.

 

La période entourant Noël est appelée « temps des fêtes » au Canada francophone et « fêtes de fin d’année » (ou plus simplement « les fêtes ») en Europe quand on y inclut les célébrations du Nouvel An. Depuis le milieu du xxe siècle, cette période perd son aspect chrétien tout en maintenant vivante la tradition de la fête. Dans cet esprit, Noël prend une connotation folklorique, conservant le regroupement des cellules familiales autour d’un repas et l’échange de cadeaux autour du sapin traditionnel. Hors des foyers elle donne lieu à l’illumination des rues, maisons et magasins et à l’organisation de marchés de Noël. C’est également une période importante sur le plan commercial.

Source : Wikipedia