La directrice de l’Observatoire national de l’éducation au ministère de l’Education, Leila Ben Sassi, a annoncé, lundi 23 décembre 2019, que des éducateurs bénévoles seront formés à l’enseignement de la santé sexuelle selon des normes scientifiques, en tant que matière scolaire dans 13 gouvernorats, en préparation de son enseignement au cours de l’année scolaire 2020-2021.
Lors de l’annonce officielle de la mise en oeuvre du projet d’intégration de l’éducation à la santé sexuelle dans les programmes éducatifs, Ben Sassi indique que les travaux sur ce projet avaient été lancés depuis 2017 dans le cadre d’une approche participative et de référence, par un groupe d’experts des ministères de l’Education, de la Femme, de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et par certaines composantes de la société civile.
“Ce projet aspire à enseigner la santé sexuelle à partir de l’âge de 8 ans et jusqu’à à 18 ans, en se basant sur une méthode d’éducation positive et en se focalisant sur les principes d’égalité, de responsabilité et du respect de l’autre”, a-t-elle ajouté.
Elle a souligné que le projet aspire également à assurer aux enfants et aux adolescents dans les établissements éducatifs, une formation et une éducation intégrale à la santé sexuelle, ajoutant qu’il s’agit aussi de leur inculquer les éléments contribuant à garantir leur sécurité psychologique et sanitaire, le respect du corps, leurs comportements sexuels et la prévention contre les maladies sexuellement transmissibles, et contre la violence.
Pour sa part, le ministre de l’éducation et ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique par intérim, Hatem Ben Salem a affirmé que la recrudescence du phénomène de harcèlement sexuel sur les enfants, “est le principal motif derrière la décision d’intégrer l’éducation sexuelle dans les programmes scolaires, une décision prise en concertation avec un nombre d’experts du ministère de l’Education, de la société civile et des organisations internationales”, a-t-il fait savoir.
Ben Salem a ajouté que cette décision constitue “un défi civilisationnel visant à protéger les enfants contre les dangers qui les menacent”, ajoutant qu'”il est du devoir de l’Etat d’immuniser les élèves contre ces dangers, à travers des méthodes pédagogiques, dans le cadre d’une approche progressive et loin des tractations politiques et idéologiques”, a-t-il estimé.
Il a ajouté que l’éducation à la santé sexuelle ne s’effectuera pas d’une manière isolée, mais que son enseignement s’effectuera d’une manière intégrée à travers d’autres matières scolaires.
De son côté, le président de l’Institut arabe des droits de l’Homme, Abdelbasset Ben Hassan, a souligné l’importance de l’enseignement de cette matière qui permettra selon lui, de “familiariser les élèves avec les concepts d’inclusion, d’égalité, et contribuera à renforcer leur connaissance des caractéristiques du corps humain et à préserver sa dignité”.
A noter que les résultats d’une étude menée dans la période entre 2018 et 2019 par l’Institut arabe des droits de l’Homme, le Fonds des Nations Unies pour la population, et la Société tunisienne de sexologie ont démontré que 18,5% des adolescents n’ont pas connaissance des méthodes de contraception, que seulement 15%, ont connaissance des méthodes de protection contre le virus du sida, alors que 3,3% parmi eux sont victimes d’agressions sexuelles.