Le ministère de la Santé a décidé de régulariser la situation des médecins résidents ayant effectué des stages à l’étranger sans l’accord préalables de l’autorité de tutelle, a indiqué le ministère dans un communiqué publié lundi.
Rappelons que des médecins résidents ont entamé le 12 décembre courant un sit-in ouvert au siège du ministère de la Santé pour revendiquer la validation de leurs stages effectués à l’étranger. Certains d’entre eux revendiquent d’intégrer les hôpitaux publics.
Le ministère a expliqué que ces médecins devraient effectuer de nouveaux stages en Tunisie de la même durée que ceux réalisés à l’étranger. Les stages qu’ils ont effectués à l’étranger vont être considérés comme une période de travail non effectué, lit-on de même source.
Le ministère a, à cet effet, appelé les médecins concernés à déposer des demandes de régularisation au plus tard le 15 janvier 2020 et à y inclure la date du début de stage en Tunisie et son lieu.
Le ministère a tenu à souligner que cette démarche a été adoptée après consultation du comité national des spécialités médicales et des doyens des facultés de médecine. Elle sera définitive et exceptionnelle pour la régularisation des dossiers de ces médecins.
Le président de l’Organisation des jeunes médecins, Jad Henchiri, avait expliqué dans une déclaration à l’agence TAP, que le ministère de la santé avait décidé de ne pas valider des stages effectués par 42 médecins résidents dans des hôpitaux à l’étranger malgré l’autorisation préalable obtenue auprès de leurs établissements universitaires.
Henchiri a fait porter la responsabilité de la non validation de ces stages aux comités scientifiques et aux doyens des facultés de médecine précisant que ces médecins avaient bénéficié de formations dans des spécialités qui souffrent de pénuries de médecins comme la radiologie, l’imagerie médicale, la réanimation, l’anesthésie et la pédiatrie.
“Le système de santé publique a perdu au cours de ces dernières années des compétences médicales dans plusieurs spécialités à cause de cette procédure administrative illégale”, a tenu à souligner Henchiri.
Et d’ajouter: “il existe un lobby dans les facultés de médecine ayant des liens avec le secteur privé qui veille à priver les hôpitaux publics de l’expertise des médecins hautement qualifiés”.
Le comité national des spécialités médicales avait affirmé le 16 décembre 2019 que les stages effectués par les médecins résidents à l’étranger sans l’approbation du bureau national des spécialités et sans l’autorisation de la ministre de la santé par intérim sont illégaux et non reconnus dans leur carrière outre le fait qu’ils ne leur permettent pas de passer l’examen de spécialité en médecine.
Le comité avait précisé, dans un communiqué, que ces stages doivent être effectués dans les centres et hôpitaux universitaires relevant des facultés de médecine reconnues à l’échelle internationale pour garantir le succès et l’excellence des médecins tunisiens surtout que ces stages font partie intégrante du processus de formation médicale.
La même source avait souligné l’importance de ces stages dans le renforcement de la formation des médecins et l’acquisition de compétences médicales et chirurgicales pour promouvoir la qualité des prestations sanitaires.
Le communiqué avait ajouté que ces stages sont soumis à des conditions scientifiques et académiques bien étudiées et ne peuvent être effectués sans l’accord préalable des chefs de services, des présidents des comités de spécialité, du bureau national et du ministre de la santé afin de garantir les conditions de succès et faire bénéficier le stagiaire d’une bourse de l’Etat.
Il avait notamment souligné l’importance de respecter ces exigences pour préserver la valeur du diplôme scientifique tunisien.