“La proposition faite par le chef du gouvernement désigné, Habib Jemli, ne répond pas au minimum requis par le mouvement Echâab. Le mouvement n’est plus concerné par les négociations, ni par la participation au futur gouvernement et ne votera pas en sa faveur”, a déclaré son secrétaire général, Zouhair Maghzaoui.
“L’orientation retenue par Jemli de former un gouvernement englobant 15 ministres indépendants relève “d’une forme d’insouciance”, a-t-il affirmé dimanche, lors d’une conférence de presse au siège du mouvement, faisant remarquer que “composer un gouvernement d’indépendants est une manœuvre visant à dissimuler les considérations partisanes”.
“Le mouvement Echâab est favorable à l’idée de former un gouvernement politique basé sur des approches, des visions et des programmes clairs. Il refuse de confier 10 portefeuilles ministériels à caractère économique et stratégique à l’instar des ministères du développement, de l’énergie, du commerce, des finances, du transport, de l’agriculture, de la santé et de l’éducation à des indépendants ” a-t-il aussi indiqué.
Maghzaoui a, à ce titre, précisé que “Jemli avait préalablement décidé de composer un gouvernement de 25 ministres dont 15 indépendants et 10 proposés par les partis (4 du mouvement Ennahdha, 2 du Courant démocrate, 2 du mouvement Echâab, 1 du mouvement Tahya Tounes et 1 du Bloc de la réforme), avant de limiter le nombre d’indépendants à 10 suite aux négociations”.
“Le mouvement Echâab a revendiqué 4 portefeuilles ministériels “, a-t-il noté soulignant, en outre, la divergence des points de vue sur l’élaboration d’une ” Déclaration politique “, résumant les grandes orientations du futur gouvernement notamment, en ce qui concerne les dossiers des entreprises publiques, de l’indépendance de la banque centrale, de la souveraineté nationale et des contrats pétroliers…
Il a fait porter la responsabilité du retard accusé dans la formation du gouvernement, au mouvement Ennahdha “en raison de ses conflits internes et de ses positions confuses” indiquant que “les négociations n’ont commencé effectivement, que depuis deux jours”.
Le membre du Bureau politique du Courant démocrate, Mohamed Ammar, avait auparavant annoncé que son parti a décidé de ne pas participer au gouvernement Jemli.