La salle du Théâtre des Régions à la Cité de la Culture, la salle était pleine, mercredi derniers, d’enfants et d’adultes pour assister au spectacle Le poisson d’or ou Golden fish de Belgique. Ce spectacle de marionnettes est inspiré du conte du pêcheur et du petit poisson d’or de l’écrivain russe Alexandre Pouchkine. Il s’agit de l’histoire d’un pauvre pêcheur russe et âgé qui attrape un petit poisson d’or dans le lac. Ce petit poisson lui demande grâce en échange de la réalisation de tous les vœux du vieux pêcheur.
Le vieux pêcheur, un homme bon et qui se contente du peu qu’il a, accepte de relâcher le poisson sans rien demander en échange. Une fois revenu à sa pauvre cabane, sa femme entre dans une colère noire au récit de son aventure. Elle veut absolument que le vieux retrouve le poisson pour lui demander un nouveau paquet à lessive en échange du leur qui est brisé.
Le vieux s’exécute et le petit poisson d’or tient parole. La vieille femme ne se satisfait pourtant pas de ce nouveau paquet à lessive neuf. Elle renvoie son mari auprès du poisson d’or et demande toujours plus, son insatisfaction grandissante à mesure que ces possessions augmentent. Elle demande successivement une nouvelle maison, un titre de noblesse… jusqu’au rôle de tsarine.
A chaque nouvelle demande, le vieux pêcheur est de plus en plus gêné auprès du poisson. D’autre part, il se fait maltraiter par son épouse qui finit par le chasser du palais, indigne qu’il est de son nouveau rang de tsarine.
Pourtant, la petite vieille est perturbée par le fait que le poisson d’or ait plus de pouvoir qu’elle. Elle demande donc à son mari d’exiger qu’elle devienne la reine des mers et que le poisson d’or lui obéisse. A cette dernière demande, le poisson d’or disparaît… de même que toutes les possessions accordées à la veille !
Ce conte russe est rempli de références à cette culture et représente une véritable invitation au voyage. Le texte est beau et présente un vocabulaire riche. Les illustrations participent également à la qualité de ce conte. Les habits et les maisons russes sont riches de détails, que les enfants ont pris plaisir à admirer. La structure répétitive rend le spectacle fluide et agréable.
La morale de cette histoire invite les enfants (et les adultes aussi) à réfléchir sur l’affluence des biens matériels et le fait de vouloir toujours plus : qui veut trop risque de ne rien avoir au final. Par ailleurs, l’avidité rend la petite vieille méchante et plus les richesses s’accumulent, moins elle semble heureuse avec son mari. Le spectacle met en avant des idées nobles qui placent le devoir comme une belle valeur et la nature omniprésente. Le marionnettiste a réussi une belle performance dans la manipulation des poupées et de changements de décor. Le public satisfait a couru à la fin de la représentation pour saluer l’artiste.