L’Observatoire des droits et libertés a appelé, mercredi, le président de la République, Kaïs Saïed, à ne pas renouveler l’état d’urgence qui prend fin le 31 décembre 2019.
L’observatoire a exhorté Kaïs Saïed à être fidèle à ses principes en tant qu’enseignant de droit constitutionnel, surtout qu’il avait annoncé auparavant que la prorogation de l’état d’urgence était “inconstitutionnelle et injustifiable”.
Le président de l’Observatoire, Anouar Ouled Ali, a indiqué, lors d’une conférence de presse tenue mercredi à Tunis, qu’il avait envoyé une correspondance au président de la République pour lui demander de mettre fin à l’état d’urgence et aux dépassements enregistrés dans ce cadre notamment la perquisition des maisons, l’entrave aux activités, festivals et manifestations culturels et le contrôle des journaux et des contenus médiatiques et les descentes sécuritaires.
Ouled Ali a appelé, également, l’Assemblée des représentants du peuple à hâter la mise en place de la Cour Constitutionnelle et d’élaborer la loi organique organisant l’état d’urgence ainsi que les situations d’exception sans toucher aux droits et aux libertés fondamentales.
Le président de l’observatoire a précisé que l’état d’urgence a été prolongé et renouvelé sans interruption depuis le 24 novembre 2015, ce qui a causé l’assignation à résidence de 500 Tunisiens pour suspicion de terrorisme ou de corruption, dont 138 personnes qui endurent la même peine depuis plus de 4 ans.
La conférence de presse était, également, l’occasion pour des citoyens de témoigner des restrictions qu’ils subissent avec la privation de leurs droits civiques notamment la privation de document ou la limitation de leur déplacement pour cause d’assignation à résidence relatives à des peines de prison qui remontent à l’ancien régime