Des représentants de la Haute Autorité Indépendante de la communication Audiovisuelle (HAICA) et des organisations de la société civile ont présenté mardi plusieurs lectures interprétatives concernant les dernières élections législatives et présidentielle, mettant en garde contre la ” légitimation ” du non respect de la loi par les médias.
Ils ont également appelé à prémunir l’opération électorale de tout danger par plus de législations.
Hichem Snoussi, membre du conseil de la Haica, a indiqué dans son intervention lors d’une rencontre sur la couverture médiatique des élections, que le déroulement et l’issue des deux échéances électorales ont donné lieu à des indicateurs positifs, notamment l’alternance pacifique au pouvoir, la mise en place des institutions garantissant la transition démocratique et la neutralité des médias publics.
Snoussi a également souligné que la ” transparence des élections ” supervisées par l’instance électorale était ” un fait avérée techniquement “.
Il a fait cependant observer que la HAICA a, pour sa part, enregistré des dépassements et infligé des amendes contre des radios et des télévisions d’une valeur de 1,22 million de dinars.
Les infractions concernent la publicité politique durant la période entre le lancement des campagnes électorales et l’annonce des résultats.
Hichem Snoussi a précisé dans ce sens que 15 décisions ont été prises contre des établissements médiatiques en infraction sur un ensemble de 42 décisions.
Les décisions concernent les deux chaines Nessma et Zitouna et la station radio ” Al Quran-Al Karim “.
Il a mis en garde à cet effet ce qu’il estime être ” une forme de normalisation et l’acceptation d’un fait illégal “.
” Certains partis ont un poids considérable dans le parlement élu, une légitimité électorale, des radios et des chaines de télévisions hors la loi.
Les mêmes partis participent à l’élaboration des textes de lois relatifs au secteur audio-visuel et paradoxalement ils ont des pratiques illégales sur le terrain “, a-t-il regretté. Et d’insister ” la Haica doit être apartisane “.
Le représentant du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Mehdi Jelassi, a fait observer, pour sa part, que les établissements médiatiques publics tunisiens ont démontré leur vraie capacité à assurer pleinement leur rôle professionnel et à être une locomotive pour les médias en Tunisie.
” Les appareils de l’Etat, dont la justice administrative et les médias hors la loi, ont porté préjudice à la compétition politique.
Les dernières élections ont été menées en grande partie par l’intermédiaire desdits médias, lesquels, ont favorisé l’élection des représentants de certains partis notamment ” Errahma ” et ” Qalb Tounes au parlement ” a-t-il estimé
” Les hors la loi vont légiférer sur le secteur Audiovisuel ” a-t-il dit.
Des représentants du Syndicat des Journalistes et des organisations ” Atide ” et ” I Watch “, ont pris part à cette rencontre.
La Haica publiera prochainement sur son site officiel les recommandations issues de cette rencontre évaluative.