La pièce “Sangate Ebola” de Nebil Daghsen sera présente aux JTC 2019 dans le cadre de la section ” théâtre de la Diaspora” avec une représentation le jeudi 12 décembre 2019 au Mondial.
Nebil Daghsen, acteur, metteur en scène et poète franco-tunisien parle de son oeuvre : ” J’écris des histoires, parfois je les joue aussi. Je vis entre Beyrouth, Tunis et Paris. La Méditerranée est ma mer. Elle m’a vu grandir à Tunis pendant 10 ans. J’y ai connu le bonheur de l’enfance sans temps. Aujourd’hui on estime à 50 000 le nombre de réfugiés qui ont péri en Méditerranée depuis quinze ans. Mon envie de SANGATE EBOLA est née durant les mouvements citoyens qui nous ont vus soutenir les migrants à Stalingrad (Paris) en 2017. Mon Histoire s’en émancipe afin de poser les questions de la construction/destruction de l’identité et de la complexité humaine dans ses rapports avec l’autre “.
L’écriture de ” Sangate Ebola ” trouve son origine dans l’incarnation des mythes. Sangate, déesse de l’hospitalité serait incarnée par “une petite employée” de magasin, en attendant de rencontrer Ebola, allégorie d’une mort omniprésente. Dans cette histoire, Daghsen parle d’un magasin de sport type DECATHLON ; d’un bidonville en 2050 ; de la reine Elisabeth ; de Carnaval ; de vêtements de sport connectés et de publicité pour des bouées JUMPER. De voyages, de drones, et de migrations humaines, tout cela avec des sacs en plastiques type TATI.
“Ce texte théâtral est, pour moi, l’occasion d’interroger les problématiques liées aux migrations à l’aune d’une société où les frontières sont désormais gérées par des intelligences artificielles. Dans un monde toujours plus interconnecté et mondialisé, quels sens conférer aux murs et autres limites territoriales? La gestion technocratique des flux humains ne dissimulera jamais les récits de vie singuliers des hommes et femmes qui prennent la route”.
Dans cette nouvelle création, il explore les formes d’expression artistique et linguistique des migrations contemporaines : exode, exil, errance, nomadisme. Afin de décrire les pertes, les blessures et les risques qu’impliquent ces migrations, mais aussi les nouveaux horizons qu’elles ouvrent. “Sangate Ebola s’inscrit dans les idées d’Edouard Glissant qui considère l’errance comme une forme de résistance à une vision statique. Il est dans la continuité des spectacles de la compagnie “Ma Quête”: ” Kamikaze ” et ” Prénom masque “.
Dans Sangate Ebola, il y a ceux qui migrent et ceux qui regardent passer ces ” oiseaux “, ceux qui les aident et essaient de les comprendre, ceux qui n’y arrivent pas. Ni théâtre militant, ni discours moralisateur, il a souhaité mettre en scène et esquisser des destins humains pavés de contradictions, assumant la complexité, sous la surveillance continue des drones. La création est centrée sur le jeu des acteurs et la mobilisation de l’imaginaire autour du HORS-CHAMPS. Il s’agit de pointer la communauté des problématiques liées à l’exil, en utilisant différents langages artistiques; Théâtre, slam, danse qui sont mis à contribution, afin de signifier l’infinie quête des origines entreprise par les personnages.
Né en 1980 à Paris, Nebil Daghsen fut formé en tant qu’acteur par François Lamotte, Marc Adjadj, Yoshi Oida, Omar Porras ou encore Arnaud Decarsin, et Cedric Klapish et jean Baptiste Andrea et Olivier Magaton.
Il découvre le théâtre à travers l’univers de l’improvisation sous l’impulsion de François Château, pratiquant des matchs, des championnats et un cabaret d’improvisation à Bastille (Paris), qu’il intègre à partir de 2004 et qui se nomme les Zindépendants. Il suit la formation au métier d’acteur du théâtre ” Magasin ” à Malakoff entre 2005 et 2006.
Poète et musicien, il est à l’origine du groupe Këlem, formé en 2006 et dont l’album Jasmin rouge est sorti en 2012 au moyen orient et Afrique du Nord. Il crée également “Ma Quête” qui a pour but de rendre accessible à tous ” les cultures ” et ce qu’elles portent comme espérance pour imaginer demain. Née en 1999, cette compagnie travaille en France comme à l’étranger (Liban, Maroc, Tunisie, Bénin, Belgique). Plateforme artistique, elle conjugue création et médiation culturelle.Nebil Daghsen est à l’origine des deux premiers spectacles de Slam/Théâtre en France en 1999 et 2000, “Les gens et moi” mis en scène par Gérard Mendy dans lequel joue Nebil Daghsen et “L’Ame orale de l’histoire” dont ce dernier est l’auteur et metteur en scène.
Nebil Daghsen est aussi l’initiateur de la ligue de l’improvisation théâtrale ( LIPA) qui assure les battle d’improvisation tous les jours à 16h à l’avenue Habib Bouguiba. Un rendez-vous journalier qui vise à donner un avant-goût d’un projet encore plus ambitieux, celui de créer un championnat tunisien national d’improvisation théâtrale dès 2020 qui regroupera les équipes des grandes villes du pays
Tous les jours, à 16h au centre-ville de Tunis, et tout au long des JTC 2019, les membres de la LIPA “Ligue d’improvisation professionnelle arabe ” offriront le meilleur d’eux-mêmes et apporteront aux journées théâtrales de Carthage énergie, créativité et dynamisme.
9 spectacles d’improvisations et 17 performances seront joués sur toute la durée du festival sur la grande scène de l’avenue Habib Bourguiba et devant de nombreux théâtres. Ces performances de 60 min prennent la forme de Match ou ” Battle ” et seront soutenues avec des live sur les réseaux sociaux.
C’est une première dans un pays arabe à la manière d’un championnat de football. Les improvisateurs de Tunis jouant contre ceux du Kef ou encore Gabes affrontant ceux de Bizerte etc! Deux équipes, un arbitre et c’est le public après chaque Improvisation qui donne le point à la meilleure équipe. Un projet qui fera rêver plus d’un et qui a pour but de rendre le théâtre populaire à la portée de tous.