Les députés du bloc du Parti destourien libre (PDL) et son président, Abir Moussi, ont poursuivi samedi leur sit-in dans la salle des plénières de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) pour la cinquième nuit consécutive.
Moussi a déclaré à la presse samedi soir, depuis le siège de l’ARP au Bardo, que les députés de son parti empêcheront l’ouverture de la plénière pour la discussion et l’adoption du budget 2019 dimanche avant de recevoir des excuses officielles du mouvement Ennahda aux députés du PDL.
“Nous sommes présents dans la salle des plénières et nous sommes déterminés à poursuivre notre sit-in ce soir sans violer son règlement, et nous n’avons pas non plus perturbé le processus de préparation de la salle”, a-t-elle ajouté, estimant que ceux qui retarderont les travaux de la plénière de demain sont les “agresseurs qui refusent de s’excuser”, pas son parti qui “a été victime d’une attaque”.
Elle a indiqué qu’elle entend poursuivre aux côtés des députés du Bloc du PDL le sit-in jusqu’à la publication d’une déclaration d’excuses officielle du bloc d’Ennahdha auquel appartient la députée Jamila Ksikssi, soulignant qu’il n’y a pas lieu de présenter des excuses réciproques, “étant donné que l’attaque a été lancée unilatéralement et de manière gratuite”.
Moussi a mis en garde contre “le recours à la violence ou à toute action dégradante pour les députés observant le sit-in”, faisant assumer à la présidence du Parlement et aux autorités concernées, la responsabilité politique et juridique de leur intégrité physique.
Au sujet du mouvement de soutien organisé par un certain nombre d’affiliés et de partisans du parti samedi soir devant le siège du Parlement, Moussi a déclaré: “Les partisans sont venus spontanément après la tentative d’imposer le black-out sur les sittineurs en empêchant les journalistes ce matin d’entrer au parlement et face au danger qui menace l’intégrité physique des députés du Bloc du parti destourien libre”.
Un certain nombre de participants au mouvement de soutien au PDL, des dirigeants du parti et de ses partisans, ont déclaré à l’agence TAP, que le mouvement “ne vise qu’à exiger le respect du choix des électeurs qui ont donné leur vote au Parti destourien libre et à se conformer aux règlements des travaux sous la coupole du Parlement, contre les attaques contre les députés du bloc du parti”.
Plus tôt dans la journée, le bureau de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a indiqué qu’il poursuivait ses efforts visant à résoudre le différend entre la députée Jamila Ksikssi, du mouvement Ennhdha, et la députée Abir Moussi du PDL.
Le bureau avait décidé vendredi d’inviter “les deux parties (en allusion à la députée du PDL Abir Moussi et à la député du Mouvement Ennahdha, Jamila Ksikssi) à échanger des excuses au plus tard samedi à midi”, et appelé les députés du PDL qui observent le sit-in à quitter la salle plénière quatre heures après l’expiration du délai fixé, pour permettre à l’administration de préparer la salle pour tenir les réunions consacrées à l’examen du projet de loi de finances pour l’année 2020.
Le bureau a menacé qu’il prendrait les mesures nécessaires pour faire évacuer la salle en application des dispositions du règlement intérieur, et pour assurer le fonctionnement normal de ses structures, au cas où ces députés ne répondraient pas favorablement à l’appel, estimant que les tentatives continues de perturber ses activités “constituent une attaque contre le droit au travail, ce qui menacerait les intérêts de l’Etat et le fonctionnement normal du parlement, d’autant plus que l’ARP est tenu de respecter un délai constitutionnel important pour adopter le projet de loi de finances pour 2020”.
Les députés exigent des excuses officielles du bloc du Mouvement Ennahdha, sur fond de déclaration de la députée du mouvement, Jamila Ksikssi, lors de la session plénière consacrée à l’adoption de la loi de finances complémentaire de 2019, dans laquelle elle avait traité les députés du Bloc du PDL de “bandits et clochards”.