La violence psychologique et verbale constitue la forme la plus fréquente exercée contre la femme en 2018, selon des statistiques recueillies par l’observatoire du genre et de l’égalité des chances entre les sexes relevant du centre de recherches, d’études, de documentation et d’information sur la femme (CREDIF).
Hela Ouali Malek, spécialiste en statistiques sur le genre social, a souligné lors d’un séminaire organisé mercredi par le CREDIF consacré à la présentation des résultats de ces statistiques fournies par le ministère de la Justice en 2018, que le nombre d’affaires liées à la pratique de la violence verbale contre les femmes s’élève à 3 620 cas, contre 3370 cas de violence physique et 511 cas de violence sexuelle.
Elle a ajouté que les indicateurs du ministère des Affaires sociales pour 2018 ont révélé que 55% des femmes prises en charge par ses structures sont victimes de violences psychologiques et physiques et 32% de violences économiques et sexuelles.
Pour sa part, la directrice générale du CREDIF, Najla Allani Bouhoula, a expliqué que l’Observatoire du genre et de l’égalité des chances avait commencé la collecte de ces données depuis 2015 en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la population dans le cadre du programme Mousawet (égalité) financé par l’Union européenne. Ce programme est destiné à recueillir les indicateurs et les analyser à partir des registres administratifs de 5 ministères, à savoir les ministères de la femme, de la santé, des affaires sociales, de la justice et de l’intérieur, dans le but d’établir une stratégie nationale pour la production d’indicateurs spécifiques de la violence à l’égard des femmes.
Elle a souligné que le CREDIF avait organisé en 2016 plusieurs sessions et ateliers de formation pour un certain nombre de représentants des cinq ministères concernés sur la manière de produire ces indicateurs, soulignant que le centre continuera à soutenir la production de ces indicateurs pendant l’année 2020 et à les accompagner sur le terrain.