Des centaines de participants à une marche organisée, samedi, à l’avenue Habib Bourguiba à Tunis, ont dénoncé la violence à l’égard des femmes en raison de la discrimination sociale fondée sur le genre, soulevant de nombreux slogans rejetant la violence à l’égard des femmes dans la rue, à la maison et sur le lieu de travail.
Pour exprimer le refus de la violence et de la discrimination à l’égard des femmes, des manifestants ont brandi des balais et des ustensiles de cuisine, tandis que de nombreuses participantes se sont teintes les cheveux de couleurs différentes conférant à la manifestation un mélange de fermeté et d’ironie.
Les participantes à la marche organisée à l’appel d’associations féminines, de développement et de défense des droits de l’homme ont rendu hommage à la femme en Palestine, soulignant l’importance de la solidarité mondiale pour face à la violence.
Awatef Ben Cherif, activiste pour les droits des femmes, a déclaré à la TAP que la violence à l’égard des femmes est un phénomène répandu malgré les acquis considérables réalisés au profit de la femme tunisienne. Il s’agit, a-t-elle dit, d’une violence familiale, économique, physique et psychologique qui se poursuit du fait de la persistance de mentalités masculines et de l’existence de lacunes dans les lois.
Selon une étude de l’office national de la famille et de la population, 47% de femmes tunisiennes, environ, ont été victimes de violence au moins une fois dans leur vie. Les violences physiques et matérielles sont les plus courantes (32%), suivies des violences psychologiques (28,5%) et sexuelles (15,9%).
De nombreux chercheurs ont constaté que la violence à l’égard des femmes a augmenté après 2011, date de la transition politique et du lancement du processus démocratique et ce en raison de la montée de la violence sociale et politique et de la crise économique.
Ont pris part à cette marche des militantes de plusieurs associations nationales et internationales dont, notamment, l’Association tunisienne des femmes démocrates, l’Association de lutte contre la torture, la ligue des électrices tunisiennes, l’Association des Femmes Tunisiennes pour la Recherche et le Développement, l’Association tunisienne de défense des droits de l’homme, l’Association Beyti, le Réseau méditerranéen des droits de l’homme, la Fédération internationale des droits de l’homme, L’Association tunisienne des libertés individuelles, le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux, l’Association des défenseurs des femmes rurales et l’Union nationale de la femme tunisienne.
Il est à noter que cette marche s’inscrit dans le cadre de nombreux mouvements organisés dans plusieurs régions de la République à l’occasion de la Journée internationale contre la violence à l’égard des femmes, célébrée le 25 novembre de chaque année.