Trente sept photos sont visibles dans une exposition intitulée “Les principaux monuments religieux de Tunis” qu’abrite actuellement la galerie de la cour de la Mosquée Ezzitouna à la médina de Tunis.
Les photographies sont l’oeuvre du photographe Mohamed Salah Bettaieb alors que les textes et légendes qui les accompagnent sont élaborés par Abdelaziz Doulatli, directeur de recherche à l’Institut national du patrimoine (INP), qui est également le président de l’Association tunisienne des Sites et monuments historiques.
L’événement se tient à l’initiative du ministère des Affaires Culturelles en partenariat entre le ministère des Affaires Culturelles.
Il s’insère dans le cadre de la célébration de la manifestation Tunis, Capitale de la Culture islamique 2019, pour la région arabe.
Le vernissage de l’exposition a eu lieu, mardi après-midi, en présence d’Ahmed Adhoum, ministre des Affaires religieuses qui a relevé “la symbolique de la mosquée Ezzitouna qui témoigne de la large dimension religieuse et spirituelle culturelle et civilisationnelle de la Tunisie”.
Adhoum a évoqué une place de premier plan pour ce monument, à la fois historique et religieux, ce qui explique le choix porté sur la Zitouna pour abriter l’exposition.
Les photos sont classées par ordre chronologique en fonction de la date de création de chacun des monuments cités, partant de la création de la Zitouna jusqu’a la Zaouia de Sidi Mehrez qui fût fondée en 1862.
La Zizouna, édifice fondé en 699 (79 de l’hégire), est la première mosquée qui fût bâtie dans la médina de Tunis.
Son grand privilège est d’avoir accueilli l’une des premières universités dans le monde arabo-musulman, avant même la Qarawiyyin de Fez (Maroc) et al-Azhar du Caire (Egypte).
Les légendes des photos de la Zitouna donnent des informations sur la date de création et des transformations subies à travers les dynasties.
La salle de prière hypostyle fait appel à des matériaux de réemploi d’origine roumaine et byzantine, notamment les colonnes et les chapiteaux.
Elle rappelle celle aghlabide de la grande mosquée de kairouan (863).
Les indications concernent aussi la coupole du Bahou (990) surmontant l’entrée principale de la salle de prière, le Porche d’entrée (1081) ouvrant sur le souk des parfumeurs et le Mihrab, relativement récent, ajouté en 1638 qui cache derrière lui la niche d’origine élevée par les Aghlabites en 864 en même temps que le Coupole.
Parmi les autres monuments visibles à l’exposition, les mosquées du ministre Youssef Saheb Attabaa, Al-jadid, de Mohamed Bey le mouradite, Al-Hawa et les Almohades de la Kasbah.
D’autres monuments sont à la fois des moquées et des Mousolées, à savoir ceux de Youssef Day et de Hamouda Becha le mouradite alors que d’autres font office de mausolées et de Zaouias dont ceux de Sidi Belhassen Chedli et Sidi Kacem Jlizi.
La Zaouia de Sidi Mehrez et celle de Sidi Brahim Riahi ainsi que l’école coranique Kouttab d’Ibn Khaldoun sont visibles pour le visiteur qui pourra effectuer un tour et prendre connaissance de l’historique de chaque monument et ses spécificités architecturales.
Outre les mausolées qui sont des monuments funéraires dans les diverses religions à travers l’histoire, les Zaouis sont principalement des édifices religieux et des lieux de culte. Ces lieux qui célèbrent la vie d’un saint de religion musulmane et son œuvre, sont largement visités par la population locale et les adeptes des confréries soufies.
Les divers sites de la médina se trouvent au coeur d’un tissu social et commercial enraciné dans l’histoire. Ils perpétuent la spécificité d’une cité qui connait un grand large dynamisme à travers le commerce et les métiers d’artisanats.
D’autres se trouvent en dehors de la vieille cité, comme le mausolées et zaouia de Sidi Belhassen Chedli qui est visible à travers une vue aérienne de ce monument situé sur les hauteurs de la Colline connue jadis au 6e siècle sous le nom de “Jabal al-Tawba”.
Sidi Belhassen Chedli domine la vue sur le site du Djallez qui est le cimetière de la ville de Tunis où les habitants de la Capitale enterrent leurs morts.
Le carré des martyrs du Cimetière constitue le lieu où sont enterrés les martyrs du mouvement national tunisien et personnalités politiques tunisiennes.
L’exposition est une véritable échappée pour l’exploration de monuments centenaires qui ouvrent une fenêtre sur le patrimoine et l’architecture de Tunis, ville millénaire abritant les trésors d’un passé glorieux.
Le site de l’exposition est une affirmation renouvelée de l’importance de ce monument qui est un lieu de prière mais aussi un haut-lieu de savoir humain ayant largement contribué au développement et au rayonnement des sciences religieuses et les fondements de l’école malékite.
La médina de Tunis abrite divers monuments et habitations au style architectural bien conservé.
Elle est classée depuis 1979 sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité établie par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la Sciences et la Culture (Unesco).