Présents à la 38ème édition de la Foire Internationale du Livre de Sharjah (31 oct-9 nov2019), les éditeurs tunisiens ont expliqué, à l’agence TAP, que la présence timide du livre tunisien est due au coût élevé du transport et de la location du stand, déplorant à cette occasion l’absence d’une stratégie publique de promotion de l’édition tunisienne à l’étranger.
A ce sujet, le chargé du stand de Kounouz Editions, Hamdi Zamitt a fait savoir que la vente des livres faites dans la foire ne couvre pas le coût du voyage et de la location du stand, expliquant que la location varie entre 4 et 10 mille dinars tunisiens selon l’emplacement et la superficie.
Pour sa première participation à la foire, le directeur de Dar Zeineb, Majdi Ben Issa a aussi déploré le coût de la participation ajoutant que les livres des chercheurs tunisiens en sciences sociales (linguistique, critique littéraire, histoire, sociologie, théologie) restent les plus prisés.
Chargé du stand de l’Union des éditeurs tunisiens, Mondher Sassi a aussi indiqué que les livres tunisiens les plus prisés chez le lecteur émirati restent la linguistique, l’histoire de la Tunisie et la critique littéraire, signalant que les éditeurs tunisiens profitent de la politique publique de la Sharjah dans la promotion du livre.
” Plusieurs institutions publiques de la Sharjah viennent acquérir les dernières publications tunisiennes et les classiques ” a-t-il précisé.
Pour le directeur de Mascilinia Editions, une maison spécialisée dans la traduction de la littérature mondiale, Ramzi Ben Rhouma, chaque foire de livre a sa spécificité mentionnant à titre d’exemple que l’acquisition individuelle est plus importante dans la foire du livre de Riadh alors qu’à Sharjah c’est les acquisitions des institutions qui priment dans la vente.
Participant à la Foire Internationale du Livre de Sharjah depuis 2009, le directeur de la maison d’édition Samed, Neji Marzouk a déploré l’absence d’une politique publique tunisienne et d’un appui financier pour la promotion de l’édition à l’étranger, soulignant que le livre est un moyen de promouvoir la Tunisie, son savoir-faire et sa civilisation auprès des pays du Golf.
” En tant qu’éditeur tunisien, nous faisons la promotion de la Tunisie à travers ses penseurs qui prônent un Islam éclairé et ouvert ” a encore affirmé la responsable du stand de la maison d’édition Sana Marzouk, en se félicitant de l’attrait du Livre de Thar Hadad ou du recueil d’Abou Kacem Chebbi auprès des femmes émiraties.
De son côté, le directeur de ” Latrach Edition, une maison spécialisée dans les livres académiques, Salem Latrach a mis l’accent sur les trois principales raisons de la hausse du coût du transport des livres au pays de l’Orient à savoir l’absence d’une ligne aérienne directe de transport vers les pays du Golf ce qui oblige l’éditeur tunisien à passer par des pays de transit comme l’Egypte, le Liban ou la Turquie.
Selon la même source, le manque de productivité malgré la qualité est aussi un des obstacles rencontré par l’éditeur tunisien en plus de la baisse du dinar.
” Malgré ces difficultés, les livres académiques de Latrach Edition réussissent à faire un bon chiffre d’affaire dans les foires des Livres dans les pays du Moyen-Orient car les livres académiques tunisiens sont très appréciés par leur qualité scientifique ” a affirmé Salem Latrach.
Selon les chiffres de la direction de la Foire Internationale du Livre de Sharjah (31 oct-9 nov), le nombre des maisons tunisiennes d’édition participantes à la 38ème édition est de 7 contre 97 libanaises et 202 égyptiennes.