Tunisie : La campagne pour la liste définitive des martyrs et des blessés de la révolution “choquée”

La campagne pour la publication de la liste officielle des martyrs et des victimes de la révolution (“Sayeb el kaima Arrasmia”) estime que la liste, publiée récemment sur le site Web du Haute instance aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales, a été “un choc majeur” pour les familles des martyrs de la révolution et pour les personnes blessées, ainsi que pour tous ceux qui “recherchaient la vérité historique et la justice nationale”.

Dans un rapport dont l’agence TAP a obtenu une copie, elle a appelé à un réexamen des noms retirés de la liste avant que cette liste ne soit officiellement publiée dans la République tunisienne officielle.

Elle a précisé que le rapport de la Commission nationale d’établissement des faits pour la période du 17 décembre 2010 au 28 février 2011 contenait une liste des blessés, comprenant 1147 cas, tandis que la liste du Comité des martyrs et des blessés ne comptait que 634 cas, “ce qui signifie que la Commission avait abandonné 513 cas, souvent, illégalement”.

En ce qui concerne la liste des martyrs, le rapport de la Commission nationale d’établissement des faits pour la même période incluait une liste de 158 noms de civils, dont 129 seulement ont été mentionnés par le Comité des martyrs de la révolution et ses victimes, “ce qui signifie que 29 cas, souvent illégalement, ont été abandonnés, selon le rapport.

Ces deux listes, qui reposent sur les mêmes critères, “font apparaître une différence entre ce qui était indiqué dans la liste des martyrs et des victimes de la révolution publiée en 2019 et ceux de la liste de la commission vérité publiée en 2012”, ajoute le rapporte.

La campagne a souligné que cette initiative ne visait pas à dresser une liste parallèle des martyrs et des blessés mais à faire en sorte que la liste publiée dans le journal officiel tunisien soit une liste fidèle des martyrs et des blessés et de l’histoire, considérant que les normes adoptées par la Commission ne s’appliquaient pas équitablement à tous.

Dans une déclaration rendue publique le10 octobre, la campagne pour la publication de la liste officielle a annoncé qu’elle coordonnait ses activités avec les organisations de la société civile et le collectif de défense pour examiner la liste publiée et la faire correspondre aux dossiers afin de prendre les mesures nécessaires.

Selon le rapport, la campagne était fermement convaincue que “l’atermoiement dans la publication d’une liste de martyrs et des blessés de la révolution était une politique systématique pratiquée pendant huit années consécutives afin de porter préjudice au symbolisme et à la valeur historique de la liste”, comme en témoigne le travail du Comité des victimes et des martyrs de la révolution dans la publication de son “travail peu satisfaisant avec la publication de la liste sur le site officiel du Haut-commissariat aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales après avoir exclu un grand nombre de martyrs et blessés de la révolution de la liberté et de la dignité”.

Le ministère de l’Intérieur a également condamné l’absence de noms de ses martyrs et de ses blessés dans la liste finale publiée récemment, affirmant qu’il ferait tout son possible pour garantir les droits des agents de son département.

Le Comité des martyrs de la révolution et ses victimes a publié la liste définitive des martyrs et des victimes de la révolution sur le site Web du Haut-commissariat aux droits de l’homme et des libertés fondamentales et comptaient 129 martyrs et 634 blessés. Dans sa déclaration, le Comité a exprimé l’espoir que “la présidence du gouvernement en autorisera la publication au Journal officiel, afin de la légaliser et de protéger les droits des victimes”.