Un collectif regroupant un nombre d’associations et d’organisations de lutte contre le harcèlement sexuel a mis en garde, mardi, contre la recrudescence de ce phénomène criminel dans l’espace public, en particulier à proximité des établissements scolaires et universitaires.
Dans un communiqué publié mardi, ce collectif a dénoncé “les pratiques déplorables et agressives dirigées à l’encontre des femmes et des filles victimes de harcèlement sexuel”, ajoutant que ce phénomène porte atteinte à leur dignité et leur intégrité physique et entrave l’exercice de leurs droits, dont celui “de mener une vie normale”.
Le collectif a dans ce contexte, insisté sur la gravité de l’état d’impunité dont bénéficient les auteurs de l’harcèlement sexuel, notant que la proportion des victimes qui ne signalent pas ces agissements s’élève à 97%, selon les statistiques du Centre de Recherches, d’Etudes, de Documentation et d’Information sur la Femme (CREDIF).
Les parties signataires ont également appelé les forces de sécurité et le système judiciaire à traiter sérieusement et objectivement les problèmes de harcèlement sexuel et de violence faites aux femmes, les exhortant à respecter la loi et les conventions internationales, ratifiées par la Tunisie.
Elles ont rappelé l’impératif d’appliquer la loi relative à la lutte contre la violence faite aux femmes, dans son chapitre relatif à l’attitude à adopter dans le traitement des victimes tout au long des phases de l’investigation et de l’enquête, appelant toutes les composantes de la société civile à s’intéresser de plus près aux questions du harcèlement sexuel.
A noter que ce collectif, qui regroupe 15 associations et organisations humanitaires de lutte contre le harcèlement avait annoncé son soutien et son adhésion à la campagne “Ena Zeda” (Moi aussi), lancée récemment sur les réseaux sociaux pour soutenir les victimes du harcèlement sexuel en Tunisie.