Le président du conseil de la Choura d’Ennahdha, Abdelkrim Harouni, a indiqué dimanche que son parti, vainqueur des élections législatives, est prêt à gouverner et présidera le prochain gouvernement qu’il formera en partenariat avec des partis et des organisations.
Des premières négociations ont été menées dans ce sens, a ajouté Harouni qui s’exprimait ce dimanche lors d’une conférence de presse au siège du parti à Tunis au terme du conseil de la Choura qui s’est tenu ce week-end.
Et de préciser que le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, a entamé des premiers contacts avec les partis Courant démocrate (Attayar), Echaab, Tahya Tounes et la coalition Al-Karama ainsi que l’UGTT, l’UTICA et l’UTAP.
Harouni a qualifié ces contacts de “positifs”, estimant qu’ils ont ouvert la voie à des négociations “sérieuses” pour la formation d’un gouvernement en tenant compte de l’intérêt supérieur du pays. Lequel gouvernement, a-t-il expliqué, sera formé sur la base d’un programme visant à relever les défis économiques et sociaux, à lutter contre la corruption, à préserver le pouvoir d’achat des citoyens, à stimuler l’emploi et à renforcer la sécurité.
Le prochain gouvernement, a-t-il assuré, ne sera pas formé sur la base de quotas politiques. Il s’agit d’établir un programme commun avant de distribuer les portefeuilles ministériels et de choisir les ministres, a-t-il précisé.
Evoquant le lancement des concertations officielles pour former le gouvernement, Harouni a indiqué que son parti a créé un comité de négociations composé de membres du conseil de la Choura et du bureau exécutif d’Ennahdha sous la présidence de Rached Ghannouchi.
Il a rappelé la position de son parti refusant de négocier avec Qalb Tounes et le parti destourien libre (PDL), le premier pour des suspicions de corruption et le second pour ses liens avec la dictature.
Sur la volonté d’Ennahdha de présider le prochain gouvernement, Harouni a indiqué que la conseil de la Choura est unanime quant à l’importance que le chef du gouvernement soit choisi parmi les personnalités du parti. “Cette question n’est pas négociable, a-t-il affirmé. Ennahdha qui a remporté les élections législatives a le droit de présider le gouvernement et de choisir le cabinet ministériel sur la base d’un programme qui sera élaboré avec ses partenaires”.
Ennahdha, a-t-il dit, mène un dialogue interne sur la personnalité la plus apte à gérer les affaires de l’Etat, indépendamment du fait que son règlement intérieur habilite son président Rached Ghannouchi à accéder aux hautes fonctions dans le pays. La décision finale revient aux institutions du parti, a-t-il assuré.
Sur la relation d’Ennahdha avec le président de la République, Harouni a répondu que son parti se concerte avec le chef de l’Etat dans le cadre de la Constitution et conformément aux attributions qui sont confiées à chaque partie. Nous espérons que le mouvement Echaab ait une position positive concernant la participation au gouvernement sur la base d’un programme clair, a-t-il conclu.