RIFAK 2019 : Chawki Tabib présente les objectifs d’un festival “unique”

Lutte et sensibilisation sont les fondements des Rencontres internationales du film anti-corruption (RIFAC), un festival original qui ouvre la voie au cinéma et au journalisme d’investigation.

L’Instance nationale de Lutte contre la Corruption (INLUCC), partie organisatrice, essaye de donner plus de visibilité aux Rencontres en associant les jeunes des régions intérieures dans l’évaluation des productions et le débat avec les divers participants parmi les réalisateurs, journalistes et scénaristes.

Dans son allocution à l’ouverture du festival, jeudi, à la cité de la Culture, Chawki Tabib, président d’honneur des Rencontres et président de l’INLUCC, a évoqué un évènement unique qui “est le premier du genre en Afrique et dans le Monde arabe, et le quatrième au niveau international “. L’objectif étant d’en faire “une plateforme pour un dialogue culturel et civilisationnel, un échange d’expériences et une interaction entre les institutions de l’Etat, la jeunesse créative sur des sujets de lutte contre la corruption. Il a, à cet effet, annoncé la participation de 500 jeunes dans les diverses spécialités de production cinématographique, en plus de 200 enfants des clubs de la citoyenneté dans les diverses régions tunisiennes.

Selon le président de l’INLUCC, le festival a reçu la candidature de plus de 900 films pour la compétition des courts-métrages parmi lesquels ont été retenus uniquement 23 films issus de 22 pays dont 9 proviennent de pays arabes. Le RIFAC propose une Compétition pour les courts métrages ouverte aux films de Science fiction, de fiction, documentaires et d’animation. Il s’agit de films produits en 2018 qui ne dépassent pas les 15 mn.

Tabib a cité 10 reportages d’investigation retenus qui représentent 6 pays, à savoir la Tunisie, l’Egypte, la Maroc, la Mauritanie, la France et l’Allemagne. Le journalisme d’investigation est présent dans le cadre d’une compétition pour les reportages d’investigation qui lèvent le voile sur des affaires de corruption. Les organisateurs cherchent à promouvoir ce genre, longtemps resté peu pratiqué, mais qui a depuis quelques années connu une large visibilité et adhésion de la part des journalistes du monde entier. En Tunisie, ce créneau de l’investigation a été aidé par le déclenchement de la révolution et l’instauration d’un climat qui aide à la liberté d’expression mais demeure peu exploré.

Dans la compétition du scénario, 9 candidats participent parmi lesquels, il y aura un seul gagnant qui bénéficiera du soutien de l’Inlucc pour la réalisation de son film. Cette Compétition dédiée au Scénario constitue une plateforme pour les scénaristes amateurs à travers des scripts qui abordent la question de la Corruption.

Chawki Tabib a déclaré que la tenue des Rencontres s’insère dans la même vision de l’INLUCC et ses objectifs visant à promouvoir la culture de lutte contre la corruption notamment auprès des jeunes générations sous le slogan “Avec la Culture on lutte contre la corruption”. Il a rappelé que l’Inlucc a déjà organisé, coordonné ou soutenu plusieurs autres manifestations cinématographiques dédiées au cinéma d’auteur, dans des régions comme Kasserine (Thala), Kairouan, Sidi Bouzid et Nabeul (Korba, Hammam et Kélibia à travers la participation dans 3 éditions du FIFAK).

Il a cité aussi diverses rencontres et ateliers organisés en partenariat avec la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs (FTCA), des participations à travers lesquelles l’Inlucc visait “à couper avec la mentalité de normalisation avec la corruption”, selon l’expression du Bâtonnier. Cette démarche émane d’une conviction voyant en “la Culture, un axe important de notre lutte contre ce phénomène, celle de la corruption “, a-t-il expliqué.

Tabib s’est félicité de l’adhésion (jeudi) de la Tunisie, représentée par l’INLUCCN, au réseau international d’organismes de lutte contre la corruption tout en espérant voir le pays adhérer au Groupe d’Etats contre la Corruption (GRECO), un organe du Conseil de l’Europe qui veille au respect des normes anticorruption de l’organisation par les Etats membres.