L’avenue qui relie La Marsa à Carthage Amilcar portera désormais le nom de Tahar Ben Ammar. Et c’est le chef de l’Etat, en personne, qui a dévoilé la plaque portant la nouvelle identité de cette avenue. Cela s’est déroulé en présence du président de l’Assemblée, de certains ministres du gouvernement Chahed, de figures illustres du régime de Bourguiba et des maires des localités de Carthage et de La Marsa.
De nombreuses personnalités du monde de la banque et de la finance, également du monde académique, ainsi que de la société civile, ont pris part à l’événement.
Il est à rappeler que cette cérémonie s’est tenue lundi 14 courant, soit la veille de la Fête de l’Evacuation du dernier soldat de l’occupation. Cela ranimait le souvenir du parcours combattant de Tahar Ben Ammar, initiateur des premières négociations avec la puissance coloniale en décembre 1920, leader de la résistance, lequel a été plébiscité par toutes les organisations nationales, particulièrement l’UGTT ainsi que le néo-Destour, avec l’accord expresse de Bourguiba, pour présider le gouvernement qui a négocié avec la France l’autonomie interne et in fine le protocole définitif de l’indépendance.
La présence de Mohamed Ennaceur, chef de l’Etat et ancien ministre de Bourguiba, ainsi que du président de l’ARP et des nombreux officiels a conféré une grande solennité à cette inauguration. Il n’est pas d’usage en pareille circonstance de réciter la Fatiha, mais un sentiment de recueillement a prévalu tout au long de la cérémonie.
Et le président affichait une émotion sincère en écoutant le mot de remerciement prononcé par Chedly Ben Ammar, fils de Tahar Ben Ammar, auteur du livre ” Tahar Ben Ammar, destin d’une nation” qu’il a rédigé en langue arabe, puis traduit en langue française.
Il est réconfortant de voir l’Etat se décider, enfin, à témoigner sa reconnaissance au parcours combattant et victorieux de Tahar Ben Ammar, auteur de faits historiques mémorables dont l’émancipation suprême du pays grâce à l’accession à l’indépendance.
Progressivement, Tahar Ben Ammar retrouve la place qui lui revient dans la mémoire nationale. Ne faut-il pas réserver une avenue Tahar Ben Ammar dans nos villes de l’intérieur ?
La réhabilitation de Tahar Ben Ammar, injustement occulté, entière et totale viendrait via la réécriture de l ‘histoire nationale l’ajustant à son cours chronologique authentique et cette personnalité illustre se remettrait de facto à la place qui. lui revient et qui lui sied.
Implicitement la mobilisation officielle à l’occasion de cette inauguration laisse croire que les choses suivraient leur cours. Ce serait tout à l’honneur de l’actuel chef de l’Etat. Et la République y recouvrirait toute sa dignité et notre histoire nationale, tout son lustre.
Ali Abdessalam