Le conseil de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a eu ce lundi une réunion avec le candidat à l’élection présidentielle anticipée Kais Saied.
La réunion a porté sur l’application des règles de la campagne électorale et l’engagement à respecter la période du silence électoral pour les élections législatives prévues les 5 et 6 octobre 2019, indique un communiqué de l’ISIE.
La réunion a été l’occasion d’évoquer ce que l’ISIE qualifie de “conjoncture exceptionnelle” du fait que le deuxième candidat au second tour du scrutin présidentiel, Nabil Karoui est en détention et son impact sur la garantie de l’égalité des chances entre les deux candidats.
Nabil Karoui est arrêté le 23 août 2019, pour suspicion de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale, suite à une plainte déposée contre lui par l’organisation I Watch.
Il est arrivé deuxième au premier tour de l’élection présidentielle. Sa campagne électorale a été menée, en son absence, par son parti Qalb Tounes (au Cœur de la Tunisie).
Les deux candidats Kais Saïd et Nabil Karoui s’affronteront au deuxième tour de la présidentielle.
Les avocats de Nabil Karoui ont affirmé à plusieurs reprises que le maintien de leur client en détention porte atteinte à la transparence de l’élection présidentielle et viole le principe de l’égalité de traitement entre les candidats conformément à la loi électorale.
De son côté, Kais Saied s’est dit dans des déclarations précédentes contrarié du fait que son concurrent à la course présidentielle est toujours en détention.
Anis Jarboui, membre de l’ISIE a déclaré samedi à l’agence TAP, que l’instance électorale se trouve en situation “critique” et dans “l’embarras” compte tenu du fait que les deux candidats au second tour du scrutin présidentiel, Kais Saied et Nabil Karoui, n’ont pas les mêmes chances puisque ce dernier est toujours détenu.
Le 5 septembre, la chambre d’accusation près la Cour d’appel de Tunis a rejeté la demande de libération de Nabil Karoui tout en décidant de maintenir les mesures préventives à son encontre: interdiction de voyage et gel des avoirs.
Le Procureur général près la Cour d’appel de Tunis a annoncé mercredi dernier le report au 2 octobre prochain de l’examen de l’affaire.
La chambre d’accusation n°32 du Pôle judiciaire économique et financier devait trancher, ce jour là, la demande de libération provisoire du président du parti “Au cœur de la Tunisie”.
Le report était justifié par la concomitance de la date de l’audience prévue le 25 septembre avec la grève des magistrats entamée vendredi 20 septembre.