Le mouvement Ennahdha a réagi mercredi à la déclaration publiée par l’Association tunisienne des jeunes avocats (ATJA) appelant l’Ordre national des avocats à déposer une plainte pénale contre Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, pour avoir accusé les avocats d'”agitateurs” dans un message clair de continuer à mettre l’institution judiciaire sous sa coupe.
Dans un communiqué publié ce mercredi, Ennahdha dénonce “vivement” les “allégations” proférées contre le parti “destinées à confondre l’opinion publique en lui faisant croire que le mouvement et son président ont pris position contre les avocats et porté des accusations contre eux”.
Ennahdha affirme que sa position se résume à la condamnation de “l’intrusion des membres du collectif de défense des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi au bureau de Procureur de la République près le tribunal de première instance de Tunis”.
Le mouvement Ennahdha a dit “regretter l’instrumentalisation politique flagrante d’une affaire toujours pendante devant la justice mue par des considérations électoralistes et politiques désormais évidentes pour l’opinion publique”.
Ennahdha s’est dit “attachée” à l’indépendance de l’institution judiciaire pour rester à l’abri des “tiraillements politiques”.
Dans une déclaration publiée mardi, l’ATJA a exprimé son entière solidarité avec cinq avocats parmi le collectif de défense de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi contre lesquels le Procureur général près le Tribunal de première instance de Tunis a décidé d’ouvrir une information.
Rappelons que le collectif de défense des martyrs Belaid et Brahmi ont observé, jeudi dernier, un sit-in dans les locaux du Tribunal de première instance de Tunis. Ils demandent au ministère public d’examiner l’affaire dite de l’”appareil secret” d’Ennahdha ou de la classer et accusent le parquet d’avoir violé le devoir de neutralité dans cette affaire et de mettre en péril le principe d’indépendance de la justice.