Après l’annonce des résultats préliminaires du premier tour de l’élection présidentielle, qui ont permis à l’universitaire indépendant Kais Saied (indépendant) et au magnat de la télé Nabil Karoui (Parti Cœur de la Tunisie) d’atteindre le second tour, deux partis ont annoncé leur soutien à Saied, alors que le Parti socialite a appelé à la libération de son rivail Nabil Karoui toujours en détention, “afin d’assainir le climat des élections”.
Le parti Al-Mahaba a annoncé dans une déclaration son soutien au candidat Kais Saied au second tour. Il a appelé tous les électeurs à voter pour lui “afin de bloquer le chemin devant les suppôts de la dictature et les figures du système injuste”.
Il a invité tous les “partis révolutionnaires nationaux à soutenir Kais Saied et à voter massivement pour lui au second tour”, recommandant d’autre part à tous ses partisans dans tous gouvernorats du pays “de continuer à travailler sérieusement pour que les listes du courant Al Mahaba afin de parachever le processus révolutionnaire en apportant un soutien parlementaire à Kais Saied et pour former un bloc parlementaire ayant un programme qui sert le peuple et coupe court à la mainmise des lobbies et à l’argent politique”.
Le bureau politique du parti “Al Joumhoury” a appelé également, au terme d’une session extraordinaire tenue mercredi dans la capitale, les Tunisiens “à voter pour le candidat Kais Saïed au second tour de la présidentielle pour réhabiliter l’action politique, la crédibilité des institutions de l’Etat, défendre les réformes urgentes en Tunisie revendiquées par la révolution de la liberté et la dignité, afin de sauvegarder sa constitution et l’indépendance de sa décision”.
Le parti a exhorté les Tunisiens à “poursuivre leur soulèvement par les urnes et à affirmer leur esprit de changement”, estimant que les résultats préliminaires annoncés hier par l’Instance Supérieure Indépendante des Elections “reflètent la volonté de l’électeur tunisien de changer et de responsabiliser le système de 2014 et ses médias qui ont dirigé le pays pendant cinq ans et a échoué à réaliser le développement, à créer des emplois et à développer les services de base pour les citoyens”.
“Ce système a même aggravé les difficultés économiques et gravement endommagé tout le processus politique en raison de ses performances médiocres et des désaccords qui ont entravé le fonctionnement des institutions de l’Etat et ont nui à sa crédibilité”, poursuit la déclaration.
Al Joumhoury a exprimé par ailleurs sa “préoccupation quant à la possibilité de tenir le deuxième tour de l’élection présidentielle et les élections législatives le même jour du 6 octobre” et a appelé l’ISIE à “prendre en compte les dimensions politiques, séparer les deux échéances électorales, éviter les chevauchements et l’impact possible sur les les résultats”.
Sans afficher son soutien à aucun des deux candidats, le Parti socialiste s’est prononcé quant à lui pour un assainissement du climat dans lequel va se dérouler le second tour de la présidentielle et les législatives “en remettant en liberté le candidat Nabil Karoui, maintenu en détention préventive depuis le mois d’août, afin que le peuple puisse choisir en toute connaissance de cause entre les deux candidats et pourque le peuple puisse disputer cette échéance dans la sérénité et non la suspicion”.
“La crédibilité, la démocratie et la transparence des élections ne peuvent être obtenues qu’en libérant le second candidat, Nabil Karoui, afin que le peuple puisse faire un bon choix et comparer ce que les deux candidats ont proposé. Si cette condition n’est pas remplie, la concurrence sera faussée et le peuple sera privé de son choix, le second tour se tranformant dans ce cas en une élection automatique d’un seul candidat”.
L’Instance électorale a annoncé mardi que Kais Said (indépendant) avait remporté la première place au premier tour de l’élection présidentielle avec 18,4% des suffrages, et affrontera au deuxième tour Nabil Karoui (Cœur de la Tunisie) crédité de 15,6%.