Vingt-six (26) candidats se présentent à l’élection présidentielle anticipée. Les électeurs iront aux urnes dans moins de 48 heures pour élire le ou les deux candidats qui passeront au second tour.
Les candidats ont différentes orientations politiques: progressistes, gauchistes ou islamistes.
Avant cette élection, le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, était en quête d’un oiseau rare, mais à défaut d’en trouver un, il s’était résolu à accepter et présenter “un candidat” de son parti, en l’occurrence Abdelfattah Mourou.
Mais le journaliste Mohamed Boughalleb s’est étonné que la campagne électorale d’Ennahdha passe presque inaperçue, allant jusqu’à constater certaines anomalies inhabituelles chez ce mouvement islamiste d’habitude très organisé et surtout très discipliné.
A noter dans ce sens que, sur les ondes de la radio Karama Fm, Ghannouchi a affirmé vouloir négocier avec les candidats Hamadi Jebali, Moncef Marzouki et Seifedine Makhlouf étant donné qu’il s’agit du même électorat.
Dans cet imbroglio, quelque chose se passe sur les réseaux sociaux: un matraquage de certains internautes qui votent ou appellent à voter Lotfi Mraïhi.
Tout cela reste des théories sauf lorsque les citoyens entendent de leurs propres oreilles des sympathisants d’Ennahdha, en pleine campagne pour Mourou, demander aux potentiels électeurs du mouvement islamiste de voter Mraïhi.
“Il est la voix de la sagesse”. “Il va combattre l’ancien système qui fait sombrer la Tunisie”. “Mourou n’est pas fiable, il vaudrait mieux voter Mraïhi”, lit-on.
Lotfi Mraïhi s’est déjà présenté à l’élection présidentielle de 2014. Sa candidature était passé presque inaperçue, mais pas cette fois-ci (2019).
La question qui se pose : Comment une sympathisante du mouvement Ennahdha, en pleine campagne pour Abdelfattah Mourou, appelle-t-elle les électeurs à voter Mraïhi? Est-ce la position du parti ou est-ce une position personnelle ?