Lorsque nous voyons un jeune de 18 ans poignardé à mort et son frère hospitalisé dans un état très grave suite à une rixe avec des voyous à la cité Laouina réputée hautement sécurisée, nous ne pouvons que nous inquiéter ! Aujourd’hui face à la délinquance qui sévit, le peuple est désemparé !
Du temps du dictateur, il y avait régulièrement des rafles pour arrêter délinquants et criminels et protéger les honnêtes gens ! Pourquoi la démocratie ne nous protège pas ? Ou est-ce que nos forces sécuritaires protègent les leaders à 2 sous aux dépens de la sécurité du pauvre peuple tunisien ?
Une question à laquelle répond Abderrazak Khadhraoui, sociologue et directeur de la communication à l’OTE : «Depuis que le peuple s’est insurgé pour bénéficier de son droit à la dignité et à la liberté, il s’est vu délesté de beaucoup d’avantages tels que la sécurité, l’hygiène, une certaine prospérité, un espoir de joie de vivre et surtout cette dignité minimale qu’il semble avoir perdu depuis la désertion de l’ordre public face à la montée spectaculaire du crime et de la délinquance sous toutes leurs formes.
Face à une démythification des institutions de l’Etat et une démystification des symboles de l’histoire du pays correspond une banalisation du désordre, et le banditisme n’est pas le fait de la liberté d’expression et du droit à l’information mais résulte d’un laisser-aller et laisser-faire qui submerge tous les secteurs de la vie quotidienne.
Le rêve du peuple excédé par les abus de Ben Ali et de sa famille était de s’en débarrasser mais tout en conservant les acquis du régime, profiter de l’état d’avancement économique du pays en jetant par-dessus bord les intrus.
Les événements en voulurent autrement et un nouveau style de commandement du pays a imposé une nouvelle vision, une façon de faire totalement inédite qui a tout bouleversé.
Au système de surveillance et de punition s’en est substitué un autre marqué par l’impunité et la fermeture des yeux qui a mené à la situation actuelle des choses, d’où la tentation d’un retour des choses et une certaine nostalgie d’un régime réellement dictatorial à même de mettre tout le monde au pas. Manifestement il n’y a pas consensus sur l’acception de la notion de démocratie ni celle de dictature non plus.