Plus de la moitié des listes législatives présidées par des femmes (57 pour cent) sont partisanes, avec en première position, le parti politique “Afek Tounes” et le parti Destourien libre qui ont confié la direction de leurs listes, réparties sur 33 circonscriptions électorales, à 9 femmes, tandis que la coalition du Front populaire occupe la dernière place en terme de représentativité des femmes, ayant opté pour une seule femme tête de liste, selon une étude élaborée par la Ligue des électrices tunisiennes, baptisée “Présence des femmes dans le processus électorale, les candidatures et les listes des partis”.
Les partis politiques n’ont cependant nommé aucune femme candidate aux élections présidentielles, alors que 9 candidatures de femmes ont été rejetées parmi les 71 candidatures déclinées (hommes et femmes). Deux parmi ces 9 femmes ont saisi la justice, selon l’étude en question qui a été présentée, lors d’une conférence de presse tenue, jeudi, à Tunis sur le thème “les droits électorales de la femme: Où sommes-nous par rapport à l’application du principe de l’égalité entre les deux sexes et l’égalité des chances”.
Dans une tentative de lecture des résultats de cette étude, Anouar Mansri, membre de l’Association tunisienne des électrices tunisiennes, a souligné la faiblesse significative de la présence des femmes candidates à l’élection présidentielle, au nombre de deux, parmi un total de 26 candidats, notant que les deux candidates en question sont des chefs de partis politiques.
Mansri a ajouté qu’une lecture de l’étude en question à travers le prisme du genre révèle que la présence des femmes comme têtes des listes électorales pour les prochaines législatives est passé de 7% en 2011, à 12% en 2014 et à 30% durant les élections municipales, sans dépasser les 14% lors des prochaines législatives, malgré les “discours des partis politiques pronant l’égalité des chances et le droit des femmes”, selon ses propos”.
A noter que, le ratio le plus élevé de femmes en tête de liste se situe dans la circonscription électorale des Tunisiens à l’étranger, en Allemagne, avec 33%, à Sfax 2, avec 26%, tandis que le gouvernorat de Tataouine occupe la dernière place en la matière avec 0%.
Mansri a indiqué que la ligue des électrices tunisiennes envisage de participer aux élections en tant qu’observateur et se focalisera sur le degré de respect du principe d’égalité et de toutes les manifestations de corruption et d’absence de gouvernance lors de la campagne électorale ainsi que sur l’application de la loi électorale et la suppression de toutes les formes de discrimination raciale.
L’association accompagnera également 10 femmes têtes de listes au cours du processus électorale dès le lancement des campagnes et observera la manière dont les femmes de la liste seront traitées par le président du parti afin de déterminer dans quelle mesure la loi a été appliquée dans la pratique.