FIH2019 : “Le Juif”, une pièce qui surfe sur un terrain humaniste et universel en évoquant tour à tour des histoires d’amour impossibles entre juifs et musulmans

Reportée suite au deuil national décrété à la suite du décès du président Beji Caïd Essebssi, la pièce théâtrale “Le Juif” a été présentée hier soir au théâtre en plein-air de Hammamet dans le cadre de la 55ème édition du Festival international de Hammamet (FIH).

Les comédiens Fathia Mahdoui, Houssem Ghribi, Samia Bougerra, Mohamed Essayeh Aouichaoui, Yosr Ayed, et Wahiba Eiadi ont campé dans les principaux rôles dans la pièce “Juif”, produite par le Centre des arts dramatiques de Kairouan, d’après un texte et une mise en scène de Hammadi Louhaibi. La composition musicale quant à elle, a été assurée par la troupe du juif tunisien Patrick Salama.

Dans un décor sombre et assez minimaliste et orné de lettres hébraïques suggérant comme espace de jeu, une synagogue, Hammadi Louhaibi a tenté de faire la lumière sur le thème sensible de la vision inférieure de la communauté juive, malgré son amour pour la Tunisie.

Le personnage de Mymoun, un archéologue israélien, qui cherche à récupérer un exemplaire original de Torah datant de 500 ans, tente en réalité de convaincre ces derniers à quitter la Tunisie vers Israël, vu l’insécurité qui règne au pays après la révolution. Le moteur de l’action est la contrebande. Cependant, Dalila, la femme révoltée et patriotique le contrarie et insiste à rester en Tunisie malgré les contraintes subies très souvent.

La pièce aborde les vécus des personnages sur le plan social et dont la majorité est juive, à l’eception du portier et d’une vieille femme sans domicile que ramène Dalila clandestinement. On retrouve parmi les protagonistes, Habiba, qui supervise le temple, Dalila qui étudie le droit, Sassiya, la servante, Aziza une musulmane infiltrée, et leur gardien musulman Mannoubi.

La pièce surfe sur un terrain humaniste et universel en évoquant tour à tour des histoires d’amour impossibles entre juifs et musulmans, de nostalgie d’une coexistence pacifique où la question de rester ou de partir en occupe la place axiale.

Les protagonistes défilent dans des sortes de monologues, de dialogues, qui dévoilent progressivement et subtilement leurs histoires dans ce huis-clos de synagogue où on assiste à une bouleversante remise en question de tous les fondements d’un être humain à savoir l’identité, la citoyenneté et l’appartenance.