Le président de l’observatoire tunisien des droits de l’Homme, Mustapha Abdelkabir, a démenti mercredi l’expulsion samedi soir de 36 migrants ivoiriens du gouvernorat de Sfax vers la frontière tuniso-libyenne, affirmant que la vidéo relative à cet incident diffusée sur certains réseaux sociaux était truquée.
“Les forces de sécurité ont empêché 36 migrants ivoiriens qui s’apprêtaient à effectuer une migration clandestine vers l’Europe”, a-t-il précisé, confirmant que les migrants concernés ont été hébergés et ont reçu les aides humanitaires nécessaires et que 3 d’entre eux, accusés d’organiser cette migration irrégulière, ont été interrogés par les forces de sécurité.
Le président de l’OTDH a souligné que personne ne peut atteindre la frontière terrestre entre la Tunisie et la Libye, étant donné que c’est un périmètre militaire fermé et une zone de conflit du coté libyen et que la Libye interdit strictement l’accès de tout étranger à son territoire en particulier les africains qui ne portent aucune pièce d’identité.
Le bureau des Nations-unies à Tunis avait publié mardi un communiqué dans lequel il a exprimé sa préoccupation à l’égard de l’expulsion de 36 migrants ivoiriens, parmi eux, 10 femmes et enfants vers la zone frontalière entre la Tunisie et la Libye.
“Les organisations humanitaires n’ont pu joindre ces migrants et la situation sanitaire et les conditions difficiles dans les quelles se trouvent les 36 ivoiriens préoccupent le bureau de l’ONU à Tunis”, indique le communiqué.
“La Tunisie respecte les conventions internationales relatives à la migration et l’asile et ne peut en aucun cas les violer par le renvoi des migrants”, a souligné Abdelkabir, rappelant que la Tunisie reçoit, depuis 2011, un grand nombre de migrants, leur fournit toutes les aides humanitaires nécessaires, outre les opérations maritimes de sauvetage que certains pays comme l’Italie ne le font pas.
Abdelkabir a aussi rappelé que la Tunisie fournit 4 centres d’hébergement pour les migrants dans le gouvernorat de Médenine et 2 autres centres à Zarzis.
Selon Abdelkabir, “une telle rumeur vise à ternir l’image de la Tunisie et à la mettre sous pression pour faire d’autres concessions relatives à l’accueil des migrants irréguliers sur son territoire”.
“La Tunisie accomplit son rôle humanitaire envers les migrants selon les conventions internationales mais refuse en revanche tout dictats de pays étrangers sur la question de la migration et de l’asile” a-t-il souligné.