Boris Johnson au 10 Downing Street n’est passé inaperçu même au-delà du Bosphore. Et pour cause.
Le quotidien français Le Monde écrit que plusieurs journaux et autres hommes politiques turcs se sont réjoui de « l’accession (de Boris Johnson) à la fonction de Premier ministre du Royaume-Uni… ». Pour eux, cela peut constituer «le gage d’un renforcement des liens entre la Turquie, qui rêve de rejoindre l’Union européenne (UE), et la Grande-Bretagne qui brûle de la quitter ». Et ce « peu importe que le politicien à la crinière blonde soit hostile à la candidature turque à l’UE. Et tant pis s’il a rédigé, en 2016, un poème peu flatteur à l’endroit du président turc, Recep Tayyip Erdogan, qualifié par lui de “formidable branleur“. Le plus important, aux yeux des médias et des politiciens du cru, ce sont ses origines turques ».
Le quotidien français de citer quelques titres des journaux turcs : « Boris le Turc »… est perçu avant tout comme un fils du pays. Le fait que son arrière-grand-père, Ali Kemal (1867-1922), fut ministre de l’Intérieur à l’époque de l’Empire ottoman fait de lui un produit du terroir. « Le petit-fils d’un Ottoman devient premier ministre ! », ont titré d’autres. Et même « le président Erdogan l’a félicité d’un Tweet, voyant sa nomination comme l’assurance d’une amélioration des relations ».
Et ce n’est pas tout. En effet, à Kalfat, le village dont la famille de Boris Johnson est originaire, c’était carrément la ferveur : « Chez nous, ses ancêtres sont appelés “les blonds” et d’ailleurs la blondeur de Boris Johnson lui vient de cette lignée », affirme Mustafa Bal, cité par l’agence de presse turque Demirören.
« En 2016, l’homme politique britannique, alors chef de la diplomatie, s’était rendu dans le village de ses ancêtres où il avait été accueilli en hôte de marque ».
Cependant, tout le monde ne semble pas sensible aux racines turques de Boris Johnson. Selon Le Monde, « le journal islamo-nationaliste Yeni Akit a pris soin de rappeler qu’il était avant tout “un ennemi de l’islam“, connu pour ses déclarations moquant les femmes qui portent la burqa et ses critiques de la religion islamique ».