Cela fait plus d’une année que les habitants de la résidence le Saphir sise à El Menzah 8 se plaignent auprès des autorités municipales de l’Ariana concernant des activités “illégales“ d’une crêperie établie dans ce quartier résidentiel.
Le propriétaire des lieux est inscrit aux abonnés absents et ses clients usent de violence à l’encontre de tous ceux et celles qui osent protester contre ces dépassements inadmissibles à une ère où, semble-t-il, l’Etat est mort et tout est permis ! Toutes les plaintes déposées auprès des autorités de la municipalité de l’Ariana n’auraient pas eu d’écho auprès des dirigeants, à commencer par Fadhel Moussa, président de la municipalité : un Fadhel Moussa qui serait sollicité pour briguer la magistrature suprême, mais faut-il qu’il puisse faire régner l’ordre et sévir dans sa propre petite commune, où à l’appel d’appliquer la loi, les contrevenants répondent par la barbarie.
B.M, présidente de l’Association Omniati, en a été la première victime. Elle aurait été agressée par les clients du restaurant à crêpes. C’est le concierge qui l’aurait sauvée des griffes d’un « bandit » qui voulait la battre. Une cliente l’a qualifiée de « racaille et d’ordure » pour l’intimider, l’accusant d’être la seule à porter plainte. Comme si la passivité, la lâcheté et le laxisme de nos concitoyens devaient justifier l’illégalité et le dépassement de la loi. Et dans le cas de l’espèce, la plainte aurait été signée par le syndicat qui représente tous les copropriétaires. Une pétition aurait été émargée par les propriétaires et remise en mains propres à Fadhel Moussa qui, selon leurs dires, n’a pas réagi à ce jour.
La plainte comprend, entre autres, un PV de l’assemblée générale et un vote à l’unanimité pour la fermeture du bar à crêpes. «Vous autres propriétaires vous avez un seul droit, celui de vous cantonner à vos appartements», a crié « la cliente Dame Thénardier » (sic), qui illustre parfaitement cette démocratie chaotique dans laquelle nous vivons et où toutes les libertés sont permises et les lois bafouées.
La Tunisie est devenue aujourd’hui un pays où contrevenants, contrebandiers et autres bandits font la loi, où les municipalités et leur gouvernance locale sont incapables de réaliser le bien-être de leurs élus.
D’ailleurs, il nous a été impossible de recueillir des informations auprès des responsables municipaux car la chef de l’arrondissement était partie en congé et son remplaçant ignorait totalement les faits.
Aujourd’hui, les propriétaires qui se sont saignés pour acheter des appartements sont devenus étrangers dans leur propre résidence. C’est la propriétaire de la crêperie et ses clients qui y font la loi.
Et dans ce cas précis, ces élus ont demandé une seule chose : l’application de la loi طبق القانون.
Le cahier de charges de la résidence Le Saphir, 41, avenue des étoiles, El Menzah 8 2037 Ariana, stipule que l’exploitation des commerces en cafés ou restaurants est strictement interdite.
Le 2ème article du chapitre 3 de la résidence est clair : les boutiques sont destinées exclusivement aux activités commerciales ne causant aucune nuisance aux copropriétaires et aux voisins.
À ce titre, leur exploitation en cafés, restaurants, bars, points de ventes de boissons alcoolisées et d’une façon générale toute activité pouvant causer une nuisance aux occupants des appartements et des voisins est strictement interdite.
A l’Ariana comme partout ailleurs en Tunisie, la loi ne fait pas foi. Nihel Ben Amar, vice-maire, a été agressée par le propriétaire du kiosque de Menzah 6 situé en face du Monoprix au mois de juin dernier. Une agression relayée par tous les médias. Ledit kiosque a repris les travaux défiant les autorités, malgré la mobilisation des citoyens pour défendre l’application de la loi.
Y a-t-il encore une justice en Tunisie ?
A.B.A