L’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) va trancher sur la question liée aux listes candidates du Front populaire (FP) après le 29 juillet, date limite pour le dépôt des candidatures aux législatives, a fait savoir, mardi, la porte-parole de l’Instance électorale, Hasna Ben Slimane.
La porte-parole a expliqué qu’à la clôture des candidatures, l’ISIE entamera l’examen des demandes de candidature et devra trancher sur les dossiers jusqu’au 5 août prochain.
L’Instance, a-t-elle souligné, est en train de prendre réception des candidatures conformément aux dispositions de l’article 23 de la loi organique n°2014-16 relative aux élections et référendums, amendée par la loi organique n°2017-7.
L’article en question stipule qu’il ” est interdit d’attribuer la même dénomination ou le même symbole à plus d’une liste électorale. L’Instance examine les dénominations ou les symboles similaires et prend les mesures nécessaires afin d’éviter les cas susceptibles d’entraîner une confusion auprès des électeurs “.
Ben Slimane a rappelé à cet effet que la décision de l’ISIE n°2014-16 relative aux conditions et procédures de candidature pour les élections législatives énonce dans son article 5 que le choix du nom et du logotype de chaque liste candidate obéit à un certain nombre de conditions. A ce propos, le nom ou encore le logotype de la liste en lice pour les élections ne devrait pas correspondre à ceux d’un autre parti politique fondé légalement et ce, avant l’ouverture des candidatures sauf si ladite liste représente le parti en question.
Les membres des listes électorales du FP ont entamé, mardi, un mouvement de protestation dans la plupart des circonscriptions et dans le siège central de l’ISIE à Tunis.
Selon un communiqué du Front populaire, les contestataires dénoncent une opération d’” escroquerie politique ” menée par le gouvernement Chahed dans le cadre d’une ” sale ” transaction conclue avec des dissidents du Front pour l’affaiblir.
” Ce mouvement intervient en signe de protestation contre la ressemblance ou la similarité de noms avec un parti ayant obtenu son visa légal “, précise encore le Front dans le même communiqué.
Les sit-inneurs appellent également l’instance électorale à intervenir en urgence, conformément aux dispositions de la loi électorale en vue de ne pas perturber les prochaines élections.
Le département en charge de la Relation avec les instances constitutionnelles, la société civile et des droits de l’Homme avait annoncé lundi la création d’un nouveau parti politique baptisé le “Front populaire”.
Créée en vertu des dispositions du décret-loi n°2011-87 portant organisation des partis, cette formation politique est dirigée par Safa Dhaouadi, indique un communiqué du département.
Le porte-parole du Front populaire Hamma Hammami avait accusé, le 20 juillet courant, le chef du gouvernement Youssef Chahed et son ministre chargé de la Relation avec les instances constitutionnelles Mohamed Fadhel Mahfoudh d’avoir “détruit” le Front populaire.
” Le gouvernement a échoué à affaiblir le Front de l’intérieur et a œuvré à le détruire définitivement à travers l’octroi d’un visa légal à un nouveau parti portant le même nom du Front “, s’est-il indigné.
Crée le 7 octobre 2012, le FP est un rassemblement politique regroupant des partis de gauche, des nationalistes, des écologistes et des indépendants dont le porte-parole est le secrétaire général du parti des travailleurs, Hamma Hammami.
Il est confronté à une crise majeure notamment après la démission de neuf députés FP le 28 mai dernier.