On le dit aimé des Tunisiens, on le dit respecté par ses pairs et apprécié par l’étranger parce que dans toute la classe politique tunisienne, rares sont les personnalités qui sont aussi soucieuses du prestige de l’Etat et de son autorité, inexistants sont ceux qui croient en un Etat souverain dans un pays où les alliés des partis gouvernants se disputent le pouvoir et les décisions nationales. Il s’agit de Abdelkrim Zbidi, ministre de la Défense nationale, auquel le magazine français « La Revue » des mois de juillet/août 2019 consacre un dossier spécial dont le rédacteur est un général, Etienne Copel.
L’auteur ne tarit pas d’éloge sur M. Zbidi, son ministère et l’armée nationale.
« En 2017, dans un contexte budgétaire difficile, il a réussi (Abdelkrim Zbidi) à obtenir l’augmentation de ses crédits de fonctionnement, de manière à assurer des conditions de vie décentes aux militaires et l’entretien des bâtiments. Les circonstances extérieures font que la mission prioritaire de l’armée tunisienne aujourd’hui est le terrorisme … Pour ce faire, un système intégré d’obstacles, de moyens de surveillance et de détection électroniques, de points de contrôle fixes et de patrouilles mobiles d’intervention a été mis en place dans les zones les plus dangereuses comme à la frontière libyenne ».
Grâce aux moyens de détection mis en place par le ministère de la Défense, 97% des contrebandiers, terroristes ou migrants seraient repérés, explique l’auteur.
Parlant de l’absence d’un état-major interarmées pour coordonner les différentes opérations de l’armée, l’auteur déclare : « Quand le ministre est aussi efficace que celui en ce moment en poste, ce n’est pas bien grave, les choses avancent ».
Abordant la question du service national obligatoire de par la Constitution mais non contraignant, l’auteur parle des positions des militaires qui « se battent pour faire respecter la loi et rappellent tout l’intérêt d’un service national pour cimenter les citoyens et les associer à la défense nationale ».
Il faut reconnaître que le service national, jadis obligatoire, a été dévoyé par Zine El Abidine Ben Ali qui avait lancé le mode du « paiement » du service militaire vis « Atta3inet Al fardia » et qui a mis fin aux campagnes pour appeler les jeunes à rejoindre le service militaire et aux rafles « coercitives » les y menant de force.
L’armée tunisienne a toutefois une qualité, relève M. Copel, la présence des femmes dans l’institution militaire. « L’armée dans sa version actuelle accorde une place importante aux femmes. Dans les trois corps -terre, air, mer- comme dans les organes centraux, elles occupent de hautes fonctions. En particulier dans les unités de combat ».
L’auteur parle également de la longueur d’avance de la Tunisie à différents niveaux et de sa présence remarquable dans les missions de maintien de la paix : « Le savoir-faire de l’armée tunisienne en matière d’opérations onusiennes pour protéger les populations menacées par la guerre est maintenant universellement reconnu. Au cours des vingt missions menées sous l’égide de l’ONU et des trois engagements à l’initiative de l’Union africaine, aucune bavure n’a été signalée. Le soldat tunisien là où il était engagé a été exemplaire et le demeure ».
Les forces armées tunisiennes ont été également très présentes dans la lutte contre la désertification. Et l’auteur cite l’exemple de Rjim Maatoug et de leurs réalisations dans cette zone désertique de la Tunisie où on voit une bande verte qui s’étend sur 26 km de long et 1,3 km de large : « Certes elle n’a pas lancé et concrétisé seule le projet, pour l’essentiel toutefois, c’est elle qui l’a réalisé…». Et de terminer avec une déclaration du ministre Zbidi : « Rjim Maâtoug a complètement métamorphosé la région et permis de fixer des citoyens par la création de nouveaux emplois et des conditions de vie décentes ».
Le ministre a de quoi être fier de ses hommes : « On peut le comprendre ! Il n’est à la tête ni de nombreuses divisions ni de multiples escadres, mais son armée, équilibrée, raisonnable, gérée avec bon sens, protège efficacement le pays tout en participant activement au développement de celui-ci ».
A.B.A